Ce film est un mélange entre des banalités prétendument horrifiques et un drame qui aurait pu être intéressant.
C'est donc l'histoire de deux sœurs. La plus grande est muette et sacrifie sa vie pour s'occuper de la petite sœur, qui est atteinte d'une leucémie au stade terminal. Le film commence quand la malade sort de l'hôpital pour finir ses jours chez sa sœur qui, pour l'occasion, lui offre une perruque. Et le spectateur n'aura aucun mal à comprendre que cet accessoire est maléfique.
D'abord parce que la malade reprend des forces et son cancer bat en retraite (alors qu'elle ne prend plus ses cachets). Puis, parce que les personnes qui la contrarient ont une vague tendance à mourir.
C'est là que le film aurait pu être bon, et que le cinéaste fait toute une série de mauvais choix.
Tout d'abord, le fantastique ne reprend que des effets déjà vus des dizaines de fois, surtout dans les films d'horreur asiatiques. Les visages maléfiques que l'on entrevoit dans un miroir, les apparitions aussi soudaines que brutales (et vite disparues), les ombres improbables et les reflets inquiétants, rien de nouveau dans le monde du fantastique.
D'autant plus que le sujet lui-même est banal également : un organe pris sur un personnage maléfique et greffé sur quelqu'un de totalement innocent, ça fait penser à des films comme The Eye, ou même quelques films américains des années 40 ou 50. De plus, les images de Ring s'imposent facilement à l'esprit du cinéphile averti (qui se dit que, décidément, le chef d'œuvre de Nakata a marqué tout une génération de cinéastes).
L'aspect dramatique aurait pu être plus intéressant : la vie d'une femme sacrifiée pour une sœur ingrate, les symboles de la perruque (la réflexion sur la féminité et le rapport que l'on entretient avec notre corps, l'objet maudit comme une allégorie de la maladie)... mais tout cela disparait bien trop vite et le scénario nous laisse sur notre faim face à ces pistes restées inexplorées.