The Wildest Dream: Conquest of Everest par Firmin
L'histoire de George Mallory, alpiniste dont on ne saura probablement jamais s'il est vraiment arrivé au sommet de l'Everest 30 ans avant Hillary et Norgay, avait tout pour faire au moins un chouette documentaire.
Las, au lieu de nous conter l'épique dernière ballade de Mallory et Irvine, le National Geographic (division entertainment) préfère enfiler les perles avec une trame narrative mièvre (la relation entre Mallory et sa femme Ruth) mâtinée de petite musique tire-larmes et de moults poncifs.
Le tout en tombant assez rapidement dans l'hagiographie, sans remettre en question les choix de Mallory (et ignorant ce faisant les failles du personnage), et en défendant plutôt la thèse du succès de son ascension, sans laisser de place à la contradiction (alors même que la controverse a longtemps été vive sur le sujet).
Là dessus vient se greffer l'histoire de deux alpinistes qui veulent, 75 ans plus tard, voir si l'exploit était possible en renouvelant l'ascension dans les conditions de l'époque et en suivant la même route. Les deux personnages - par ailleurs bien fades - vont toutefois assez vite troquer leur équipement vintage pour du matériel moderne sans que le narrateur s'en émeuve outre mesure, laissant au spectateur une impression mitigée quant à la réussite de l'expédition.
Paradoxalement, c'est une fois arrivé au sommet de l'Everest que le film touche le fond, avec cette conclusion magnifique d'un des deux philosophes des montagnes : "Avons-nous vaincu un ennemi... Autre que nous-même ?" *Générique de fin dégoulinant*
Restent quelques belles images (notamment les films d'archive de l'expédition de 1924) et une histoire qui vaut la peine d'être connue bien qu'il y ait de fortes chances pour que vous en appreniez plus sur le sujet en passant trois quart-heures sur Internet qu'en regardant ce documentaire.