Quand la niaiserie bollywoodienne rencontre la bonne conscience occidentale
Slumdog Millionaire est incontestablement un bel objet : dynamique, bien mené, bien mis en scène et où il est, en prime, question de caca, c'est une nouvelle preuve du talent de metteur en scène de Dany Boyle.
C'est aussi une oeuvre profondément agaçante.
D'abord, le film évoque de profonds sujets de société : la pauvreté, les violences interreligieuses, l'exploitation des enfants... Sujets finalement mis en vitrine, réduits à de simples ressorts scénaristiques dont la présence semble avoir pour unique but de satisfaire les velléités humanistes du spectateur qui trouverait cette romance un peu niaise et creuse autrement. Stratégie qui a du reste payé, pas tant du point de vue de la qualité du film, que de celui des entrées, et surtout des oscars.
Le fond de misère indienne rend par ailleurs cette histoire d'amour et la morale de l'histoire (promis, je ne spoilerai pas sur la question de savoir qui du vice ou de la vertu gagnera) un peu gênante, avec ces miséreux si innocents et à l'amour si pur qui goûtent à un peu d'occident, et qui, reconnaissants, nous gratifieront d'une petite danse de joie à la mode bollywoodienne. Le tout dans un film produit par la Fox.
En somme, un film un tiers mondiste qui pousse un peu loin le concept de feel good movie.