La force identitaire du film est posée avant même de le lancer, avec la bande son du menu du DVD.
Les notes qui s'en échappent sont entraînantes, comme sait l'être le cinéaste, fan des flashbacks et des percutions temporelles qui révèlent les différentes facettes d'une histoire sans jamais avoir à employer des explications tordues et rallongées.
La camera est intuitive, parfois à l'épaule, offrant aussi quelques superbes plans en surplomb pour coller au plus prêt des personnages, nous amener dans leur bidonvillle dégueulasse jusqu'au plateau de télévision.

Jamal se bat comme un fou pour retrouver ce qu'il a de plus cher...
Au départ, 2 pauvres gosses fragiles mais débrouillards, sont livrés à eux-mêmes dans les rues de Mumbai et doivent redoubler d'intelligence pour s'extirper du merdier.
Tandis que Jamal choisit la voie de la raison, son frère prend une toute autre direction.

Danny Boyle profite du jeu "Qui veut gagner des millions" pour montrer une Inde à deux vitesses. D'un côté ceux qui ont accès aux rêves, qui peuvent profiter de la vie, connaître le bonheur, le plaisir, l'avantage d'avoir de l'argent au fond de la poche, et à l'opposé ceux qui en sont définitivement privés, ceux que la société rejette.
Se préservant de montrer une pauvreté clichée, de verser dans la violence morale inutile et exagérée ou de flirter avec le voyeurisme absurde, bien que la dureté de la situation pour ces gosses soit incroyable, le film souligne que le milieu duquel on vient n'est pas forcément le reflet de notre personne et qu'il est bien indépendant de notre culture ou de notre capacité d'adaptation. Il y a toujours eu deux écoles, celle avec le maître qui rabâche toute la journée devant le tableau noir et celle de la rue, de l'expérience enfoncée dans le crâne à force de mordre la poussière.

Les clivages sociaux et religieux n'existent que parce qu'ils sont entretenus par une poignée de connards qui profitent des déséquilibres pour exploiter les défavorisés.

La mise en scène en plus d'être soignée est analytique. Elle rend compte de la condition des 3 protagonistes et des obstacles qu'ils rencontrent. Les rôles sont bien écrits. Le scénario met ainsi a nu ses personnages, les dépouille et nous fait vivre toute leur enfance pour dénouer l'intrigue, alternant les partitions tristes et percutantes.
Avec la BO, Danny Boyle finit de séduire son auditoire et peaufine plus que correctement une vraie performance.

- Slumdog Millionaire - est une petite merveille, et qu'importe la romance ponctuellement bancale.
FPBdL
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le 11 mars 2014

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FPBdL

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