Critique n°313:" Dieu me pardonne"

Ce film aurait pu passer totalement inaperçu si il n'avait pas fais le tour des festivals dont le plus connu est Gerardmer pour le genre du fantastique et ces déclinaisons, l'épouvante-horreur y compris. Fort du succès que le film a eu dans les festivals, j'ai pu le découvrir au cinéma. J'avoue avoir eu une grande impatience pour ce film car la bande-annonce promettait un renouveau du film d'épouvante-horreur au cinéma, un renouveau qu'on attend depuis un moment maintenant. Est-ce que The Witch a réussi à atteindre le sommet que l'on attendait?

Il y a plusieurs choses à savoir sur ce film avant de le visionner: ne vous attendez pas à un film d'horreur comme Paranormal Activity ou Sinister. Ici, The Witch nous propose une expérience différente de tous ce qu'on a pu voir au cinéma jusqu'à présent et revient aux origines du succès du cinéma de l'épouvante-horreur: le bien et le mal, la religion et le diable. On plonge dans de l'épouvante originelle, rappelant le succès de L'Exorciste de William Firedkin, mais sur fond du moyen-age, une époque parfaite pour parler de la religion chrétienne. Car oui, dans The Witch, on suit le parcours d'une famille très pieuse. Je ne vous en dirai pas plus sur l'histoire de ce film.

Revenons plus sur le travail de Robert Eggers. Je me suis demandé sur quoi se base l'histoire de ce film. Comme le titre l'indique, on parle d'un conte anglais. Je pense que l'histoire de ce film est un conte que les gens racontait pour faire peur à leurs enfants, un genre de récit qui s'inscrit dans la lignée des récits trash des frères Grimm par exemple. C'est pour cela que ce film a autant surpris le public. En général, la majeure partie des films d'horreurs sont faits pour nous faire sursauter, nous faire fermer les yeux mais dans ce film, Eggers vise un tout autre objectif: raconter un conte tabou de l'histoire anglaise.

Il faut avouer que le film n'est pas du tout effrayant, du moins pas dans le sens où des centaines de Jump-Scare vont vous sauter aux yeux pour vous faire hurler. Ici, le côté effrayant se résume dans la relation que les personnages entretiennent avec la tentation: tout le long du film, les méthodes du diables sont de plus en plus diaboliques pour faire céder les personnages de l'histoire. Alors oui, les adolescents pré-pubères de 13 ans qui sont dans la salle avec leur putains de téléphone et qui en ont rien à foutre de l'histoire du film ne trouveront pas cela effrayant. Mais pour tous les autres qui se sont vraiment pris dans l'ambiance proposée par le film, ce film est vraiment intéressant.

Bilan

The Witch est un conte, un conte religieux, un conte d'épouvante moyenâgeux rondement mené par un réalisateur très inspiré. L'avantage de ce film repose sur les thèmes qu'il aborde. Oubliez vos jump-scare, les musiques d'ambiance flippantes, The Witch vous propose un voyage au porte de la tentation et du pêché originel.