Ma vidéo critique sur The Witcher - Les Sirènes des abysses
The Witcher (ou Le Sorceleur), vous connaissez obligatoirement ce nom depuis plusieurs années. Que ce soit à travers les trois jeux-vidéos (notamment le 3 qui fait partie des plus grosses ventes de tous les temps), les romans d’Andrej Sapkowski ou la série que Netflix a produit par le passé avec Henry Cavill en Geralt. Après un premier long-métrage animé sur le maître de Geralt, Netflix a décidé de revenir sur une nouvelle histoire sur Geralt mais toujours en animation. Étant un néophyte de la saga, la bande-annonce avait tout de même un petit coté attirant mais est-ce une réussite ? En vérité, ça se regarde, on y passe un bon moment en le regardant une fois mais il est vrai qu’il a des problèmes qu’on ne peut pas ignorer.
Même s’il s’agit d’une adaptation de la nouvelle Une once d’abnégation dans le roman L’Epée de la Providence, on ne comparera pas le long-métrage avec cette nouvelle, surtout si on ne l’a pas encore lu.
Positif
- Geralt de Riv (Daniel Njo Lobé) est un Sorceleur qui chasse les monstres pour de l’argent. Ici, il est chargé de comprendre ce qui se passe dans le royaume entre eux et le royaume des abysses et tenter d’éviter une guerre. Il a également des problèmes sentimentaux car il est hanté par ses souvenirs avec Yennefer malgré que ça ne se soit pas très bien fini entre eux la dernière fois. Autant dire que c’est un protagoniste intéressant par ses doutes et son envie de résoudre les choses en cherchant à éviter à la guerre.
- Essi Daven (Léopoldine Serre) est une barde de la ville qui est restée avec sa famille afin d’essayer d’améliorer les choses. Elle est plutôt jolie et semble un peu troubler notre Sorceleur, tout en se rendant utile avec ses connaissances des lieux et des habitudes de certains. En vrai, elle est assez charmante et attachante, on comprend pourquoi Géralt est intrigué par elle en la voyant.
- Yennefer de Vengerberg (Jaynelia Coadou) est une magicienne pour qui Geralt a des sentiments mais avec qui ça ne semble pas s’être très bien terminé la dernière fois qu’ils se sont vus. C’est un personnage très discret mais nécessaire au développement de Geralt, notamment dans le trouble de ses sentiments. Attention, dites-vous quand même qu’on la voit très peu et juste dans des flashbacks.
- Zelest (Damien Boisseau) est un fils illégitime du roi. Il est le commandant des armées et il est déterminé à le protéger tout en ayant une confiance aveugle en son roi qui sait trouver les mots justes avec lui. Il est assez discret comme personnage mais son évolution le rend un peu intéressant.
- Le prince Agloval est un duc qui fait de son mieux pour gérer les conflits politiques et rassurer les citoyens, malgré que son père insiste pour qu’il lâche son amour des mers. Il est assez attachant comme prince et on sent qu’il fait de son mieux pour gérer son royaume et être avec la femme qu’il aime. Comme le voulait sa mère, il préfère épouser une femme qu’il aime sincèrement que de penser aux intérêts du pays par le mariage.
- Sh’eenaz est la princesse des abysses et elle cherche à veiller et à protéger son peuple comme ses parents le voudraient malgré qu’elle soit réellement folle amoureuse du prince Agloval. Autant dire ce que est, elle est attachante comme personnage, même son hésitation à certains instants pour prouver son amour au prince est compréhensible en se mettant à sa place.
- Le roi veille sur ses terres à sa manière et est persuadé que son fils doit épouser une princesse de la surface pour le bien de son royaume. C’est un homme raciste et prêt à tout pour que son fils épouse une surfacienne, tout ce qu’il faut pour le rendre détestable et en faire un antagoniste.
- Médinsula est la tante de Sh’eenaz, c’est une sorcière qui fait partie de la famille royale et qui a été en couple avec le Roi avant que celui-ci ne soit avec sa sœur. C’est une femme qui tente d’aider à sa manière malgré qu’elle soit peu appréciée par sa sœur et on sent que celle-ci a des gros secrets par rapport à sa famille, ça se voit de très loin.
- Le long-métrage démarre par Geralt qui doit tuer un Allamorax en compagnie de Jaskier pendant que celui-ci ne fait pas grand-chose. Il l’affronte jusqu’à ce que des habitants des profondeurs ne lui demandent de l’épargner, ce qu’il fait. C’est une introduction assez intéressante pour voir Geralt dans son élément et voir qu’il n’est pas un chasseur qui exécute tout bêtement les ordres comme certains le pensent. De plus, on a envie de comprendre nous aussi pourquoi Geralt l’a épargné et ce qu’il se passe vraiment dans ce royaume.
- En terme d’évolutions, on en a quelques unes intéressantes, comme Geralt par rapport à ses sentiments pour Yennefer et Essi (mais Triss, aucune nouvelle) ou Zelest par rapport à son passé de garnement et ses devoirs en tant que commandant maintenant. En tout cas, on a des évolutions réellement intéressantes.
- La relation qui se développe entre Geralt et Essi est plutôt pas mal. Sachant qu’il est très pensif dans ses sentiments envers Yennefer, Essi semble lui apporter un certain réconfort dont il avait besoin depuis un certain temps. Franchement, cette relation entre eux est plutôt pas mal ici.
- Évidemment, on retrouve quelques références à l’univers de The Witcher comme certains évènements cités ou petits détails du lore. Ce sont des références sympathiques qui ne nous sortent pas du visionnage et qui parleront aux nombreux fans du lore.
- En terme de symbolisme, on a des éléments intéressants comme Yennefer pour Geralt, la guerre pour les deux peuples, le roi pour Médinsula, le roi pour Zelest… Bref, il y a réellement du symbolisme intéressant à suivre dans ce long-métrage.
- Franchement, l’animation n’est pas écœurante. Certes, ce n’est pas la plus belle animation à imaginer pour long-métrage d’animation mais elle est plutôt correcte malgré tout, en plus d’offrir quelques moments d’action intéressants.
- Les scènes d’action sont très réussies. Ce sont même les scènes qui ont été le plus travaillées en terme de mise en scène. Sans avoir une mise en scène grandiose, on est quand même un peu pris par les combats et leur mise en scène.
- La fin est plutôt sympathique. En plus de marquer la fin de leur quête dans cette ville, elle annonce peut-être une autre aventure dans une autre région avec Geralt et Jaskier. L’univers du Sorceleur est grand, les possibilités aussi.
- Les musiques sont pas mal, surtout les morceaux chantés. On a des musiques qui collent bien avec ce qui se passe à l’image, c’est juste qu’on ne les retient pas forcément après les avoir entendu une fois.
- Franchement, la mise en scène s’en sort bien. Même si elle se fait plus remarquer dans les moments d’action, il faut reconnaître que la mise en scène a tout de même été travaillée du début à la fin.
- Les différents décors proposés sont assez sympathiques. Qu’on soit dans les décors terrestres ou sous-marins, il faut reconnaître que les décors sont travaillés et assez jolis à voir.
- Les tenues sont classiques mais assez sympathiques. On y fait pas vraiment attention mais chaque tenue est sympathique et arrive à définir chacun des personnages du long-métrage.
- La VF est assez qualitative. Déjà, retrouver Daniel Njo Mbé en Geralt est un vrai plaisir auditif mais le reste de la VF s’en sort également correctement.
Négatif
- Jaskier (Martin Falliu) est un barde accompagnant Geralt dans son voyage et qui semble avoir un passif intéressant dans cette ville. Le souci, c’est qu’il ne sert pas à grand-chose. Peut-être que les fans de Jaskier seront contents de le voir, et ça peut se comprendre, mais ici, on ne peut pas dire qu’il ait réellement servi à quelque chose, ce qui est un peu regrettable vu le passif qu’il a avec cette ville et certains de ses habitants. Ce qui est dommage car il n’est pas détestable en vérité, on arrive à l’apprécier un peu.
- Un détail un peu perturbant par rapport au jeu mais, pourquoi Geralt n’a qu’une seule épée ici ? Normalement, les Sorceleurs sont censés avoir une épée en fer pour les humains et une épée en argent pour les monstres. Bon, il est vrai que l’épée en argent suffit ici mais tout de même, c’est un détail du personnage et de son équipement de base qui n’a pas été respecté.
- Est-ce qu’on sent l’inspiration de La Petite Sirène ? Et bien oui, on la sent trop même. Même si ce n’est pas le même univers et que les choses se passent un peu différemment, on y voit trop l’inspiration de cette histoire, surtout par rapport à une scène qui est la plus flagrante du long-métrage.
- Quand le peuple de la mer écoute leur roi et leur reine, on remarque une image figée malgré un bruit de foule qui papote, qu’est ce que c’est que ça ? C’est un détail certes mais un détail de ce genre en 2025, c’est tout de même un peu gros, surtout quand l’image bouge en traveling.
- Quand on connaît la source d’inspiration du long-métrage, on voit venir le scénario et comment ça va se finir. Pas de spoil mais on arrive réellement à deviner facilement ce que le long-métrage va faire, et ce malgré que ça reste assez bien fait à quelques instants.
- Il y a une scène qui est du plagiat pur et dur de La Petite Sirène, la princesse avec sa tante chez elle. Nul besoin de vous dire de quoi il s’agit car c’est très facile à deviner avec cet indice. En tout cas, cette scène est réellement un plagiat honteux à ce compte là.
- La tension est ratée. Que ce soit pour Geralt ou d’autres personnages et ce malgré le sang et certaines morts, c’est très difficile de ressentir de la tension pour qui que ce soit. Après, ce n’est pas dramatique mais c’est regrettable malgré tout.
- Mine de rien, certaines créatures sont en 3D quand Geralt les affronte et c’est un peu perturbant. Rien de dramatique en soi mais il faut quand même reconnaître que la 3D pique un petit peu les yeux par rapport à notre Geralt en 2D.
- L’émotion n’est pas si touchante que ça. C’est un détail mais c’est difficile de ressentir des émotions pour nos personnages, même pour Geralt et ses problèmes avec Yennefer.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Lors du mariage du prince et de la princesse, le moment où Geralt sourit de force après qu’Essi lui ait donné un coup de coude est un passage qui fait un peu rire sur le coup. C’est un détail mais ce passage était réellement drôle. Sinon, le fait de voir le prince devenir un habitant des abysses grâce à la potion pour abandonner son père est logique, vu que celui-ci n’était prêt à faire aucun effort. Par contre, c’est étonnant que celui-ci reste à la tête du royaume après ce qu’il a fait. Au moins, il n’aura plus de fils pour perpétuer son héritage maintenant.
A la fin, Geralt et Essi finissent par coucher ensemble mais, après l’acte, ils savent qu’ils ne peuvent pas être ensemble car ils sont trop différents l’un de l’autre. Il est vrai que Geralt étant aussi âgé qui cherche une femme qui le comprenne et ayant son âge (Yennefer en l’occurrence) et Essi qui voudrait avoir une vie et des enfants se comprend. Contrairement au prince et à la princesse, ils sont trop différents pour être ensemble, sans compter que Geralt aime toujours Yennefer en parlant d’elle à la fin, Jaskier qui ne semble pas trop l’apprécier par contre.
Quand on voit les flashbacks de Geralt, on voit qu’il s’était disputé avec Yennefer par rapport aux marchés noirs de Tretogor et qu’il l’avait insulté en insultant les clients de ce marché dont Yennefer fait partie. Yennefer semble être pas mal susceptible mais on peut comprendre que ça soit partie en dispute entre eux.
Au final, ce nouveau long-métrage de The Witcher - Les Sirènes des Abysses était un visionnage plutôt agréable à voir au moins une fois. Sans être un long-métrage exceptionnel, on arrive à apprécier le visionnage pour ce qu’il propose. On a une bonne mise en scène, des musiques sympathiques, une animation correcte avec des moments d’action bien gérés et des personnages assez bien développés dans l’ensemble. Après, il est vrai que l’inspiration d’autres œuvres se fait trop sentir, que le scénario est un peu prévisible et que Jaskier n’est pas très utile à l’histoire. Malgré ses défauts, ce long-métrage a tout de même certaines choses pour se faire apprécier. C’est loin d’être un chef d’œuvre mais ça reste un bon divertissement à découvrir pour les curieux, juste que ce n’est pas du même niveau qualitatif que les jeux et ce malgré que ce soit assez fidèle à la nouvelle qu’il adapte (d’après ce qui est dit).