The Woman in Black
6.7
The Woman in Black

Téléfilm de Herbert Wise (1989)

The Woman In Black, adapté du célèbre roman de Susan Hill, s'était fait remarquer durant les années 80 par la qualité de sa réalisation, ses maquillages, sa reconstitution et sa bande-originale (signée Rachel Portman, qui aura connu un succès international en signant les BO de Chocolat et Never Let Me Go), qui étaient très largement supérieurs à ce que pouvaient nous proposer les téléfilms (voire même les films), ce qui lui valut plusieurs nominations aux BAFTA, en plus du statut de film culte. Relativement libre dans son interprétation, le personnage d'Arthur Kidd n'était pas célibataire comme dans le livre, mais un homme enjoué, marié et père, auquel la vie souriait. Pour le reste, l'ensemble a su rester fidèle, si ce n'est quelques points mineurs qui auront été changés de ci de là afin de servir les besoins de la mise en scène (comme le rocking chair qui se balance tout seul devenant un ballon qui rebondit). Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'oeuvre n'est pas vraiment un film d'épouvante à proprement parler, mais davantage la chute d'un homme, abusé, se retrouvant maudit malgré lui. Tout est centré autour de lui, cette femme en noir, et cette maison qui l'aspire dans une spirale sans fin, le faisant sombrer peu à peu dans le folie, et il ne faudrait d'ailleurs pas grand chose pour que l'on puisse comparer ce personnage dont la vie bascule à celui de Jonathan Harker dans le Dracula de Bram Stoker, ou encore à celui de Jack Torrance, dont la solitude et l'exile dans un vaste bâtisse avaient rendu tout aussi dément.

Bref, The Woman in Black est une surprenante adaptation, livrant une histoire de fantôme typiquement Anglaise, s'axant d'abord sur l'investigation et la psychologie que sur les tentatives de peur. L'ambiance reste certes lugubre façon vieux manoirs, avec ses craquements, ses incessantes pannes d'électricité, ses phases à la lampe torche, ses voix venues d'outre-tombe, et le climat est si bien restitué que l'on se laisse nous aussi happer par cette histoire, largement renforcée par l'interprétation de Adrian Rawlins, très juste dans le rôle de Kidd. Par de réels spooky times, mais néanmoins une atmosphère suffocante qui en font un produit exceptionnel, méritant de façon absolue son titre de « cult classic ». Le scénario n'est d'ailleurs pas en reste, et c'est l'une des figures de renom de la Hammer, Nigel Kneale qui s'en sera chargé (en plus d'autres oeuvres phares de la Hammer, dont Les monstres de l'espace, Le redoutable homme des neiges ou encore La Marque).
On regrettera néanmoins quelques effets ayant gravement souffert de l'âge de l'oeuvre, dont la scène d'apparition nocturne de la femme en noir, qui prêtera davantage à sourire qu'à frémir, mais heureusement ces effets restent mineurs.
Pour conclure, si vous aimez les histoires de fantômes à l'Anglaise, cette pellicule devenue indispensable aura toutes les raisons de vous satisfaire, notamment grâce à son final, particulièrement tragique (et différent de celui du livre). Ceux qui cherchaient de purs instants de frissons seront les plus déstabilisés, tant l'histoire se révèle être une mystérieuse déchéance plus qu'un film cherchant à faire sursauter.
Mention spéciale pour Adrian Rawlins, diablement crédible dans son rôle, nous livrant une interprétation exceptionnelle de la dépression. Il aura d'ailleurs tenu quelques années plus tard le rôle de James Potter, chose amusante, puisque son « fils », Daniel Radcliffe, aura repris son rôle dans la nouvelle adaptation du livre produite par la Hammer.
SlashersHouse
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le 29 févr. 2012

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