Il se peut que le court-métrage d'animation soit le genre le plus casse-gueule de l'univers. Alors que je m'enlisais sur place dans les fauteuils rouges de la projection des films d'étudiants au festival Anima à Bruxelles, surgissait discrètement l'ombre d'un bon film. Sournoisement, étrangement... Oui, The Wonder Hospital avait émergé de tout ce gloubi-blouga indigeste de festival.
Alors que le manque de bonnes idées au profit de la pseudo-poésie légère et de mouvements dans tous les sens est généralement la règle en ce qui concerne ce petit cercle fermé du cinéma d'animation, ce court-métrage propose une ambiance résolument calme et mystérieuse, dans un surréalisme inquiétant. Nous amène à parcourir un monde détraqué où tout reflet ne peut être perçu que façon distordue, et où seul le reflet domine, distordant encore plus, finissant de détruire le monde réel.
Je n'en dirai pas plus, le court-métrage est aisément trouvable sur le site de son auteur, qui a bien mérité son palmarès de prix tant le film est une réussite autant sur le plan technique (unissant 3D et stop-motion avec une maîtrise hors du commun) que scénaristique. On reprochera que "c'est facile de faire de l'inquiétant" et qu'"on ne comprend rien", mais laissons pisser les mérinos.