Bien étrange histoire que celle de Clarence, américain modèle - père de famille et cadre en assurances, quel homme - qui pète complètement les plombs et décide de lancer une secte proclamant que l'homme est dieu et qu'il est lui même immortel. S'entame alors une pathétique recherche de disciples consistant à s'agiter dans la rue et pécho de vieilles dames pour leur soutirer de l'argent.
Malgré l'aspect peu convaincant de son approche, Clarence - affublé de son ridicule bouc qui sent quand même bon le charlatanisme - arrive en quelques ellipses à son but : créer un engouement de dingue autour de son concept d'homme immortel. Symptomatique des défauts du film, cette transition sans ménagement dépeint l'amateurisme global dans lequel il baigne : bordélique dans son montage, peu soigné dans ses transitions et surjoué à l'extreme, The World's Greatest Sinner n'est définitivement pas facilement abordable.
C'est dans la trajectoire mentale de Clarence que le film va trouver un semblant d'intérêt, en effet notre ex-assureur nouvellement gourou à succès va partir dans un ego trip total aux conséquences désastreuses : galvanisant les foules jusqu'à l'émeute, détruisant son mariage en étant le plus odieux des goujats et allant même jusqu'à pousser des gens au suicide, Clarence est clairement en roue libre.
Hélas la fin est plutôt longue et soporifique, ne parvenant pas à correctement clore l'oeuvre, car dans le fond qu'avons nous vraiment regardé : le récit passionnant de la chute d'un être humain en déroute totale ou la vision d'un homme qui devient complètement fou réalisée sans la maitrise technique qui permet de s'y impliquer ?
Je penche pour la deuxième option