Internet est un vivier illimité de talents, de personnes intéressantes, de curiosités qui poussent à la réflexion, d'autres beaucoup moins, mais il ne retire en rien la capacité de la plateforme Youtube à être un site internet foisonnant d'opportunités. Grâce à la facilité d'utilisation et d'accès, Youtube permet aux créatifs ne trouvant pas les financements (ou même la distribution) de pouvoir tout de même trouver un public. Il y a des étudiants qui peuvent se faire connaitre en festival, d'illustres inconnus qui trouvent un lieu où s'exprimer... on peut trouver chaussure à son pied, avec différentes nuances propres aux créateurs qui, pour la plus part, sont inconnus du grand public, et n'attendent qu'à être révélé. C'est ainsi que l'on peut tomber sur la chaine d'artistes qui veulent créer un nouveau contenu, à l'image de Butch Hartman, poids lourd du cartoon américain qui a pu vulgariser l'animation de Nickelodeon à un public large, ou encore d'Andy Coyle. Réalisateur de la série Hilda, Andy Coyle a décidé de participer à la réalisation de différents courts métrages d'animation horrifiques, de manière anonyme, afin de réaliser ce qu'il pourrait difficilement faire hors de Youtube (plus tellement anonyme vu qu'on sait qui c'est et qu'il fait la promotion de son travail sur Twitter, mais il ne souhaite pas être crédité pour ses créations et renvois au collectif derrière la chaine Youtube, faute de trop savoir comment interpréter ni comprendre la situation, je vais m'en tenir la communication de la chaine Youtube). C'est ainsi qu'est née le collectif Don't Walk Home Alone After Dark (DWHAAD). Leur dernière création s'intitule The Worm, et il y a de belles choses à en dire.
J'ai toujours eu une certaine distance vis-à-vis de la création de l'horreur en animation, car dans de nombreux cas, même dans des films objectivement bons, on pense avant tout à désacraliser l'image candide et grand public de l'animation. Cela amène des scènes assez lourdes et grossière qui n'ont pour but que de choquer, et c'est en évitant de tomber dans ces travers que The Worm arrive à apporter de la fraicheur. Malgré un manque flagrant de moyen, le film est très agréable à suivre et arrive à être très élégant. On a de nombreux plans très bien construits, visuellement très impactant et efficace, qui offre beaucoup de moments forts, que ce soit avec la créature ou même des choses plus anecdotiques qui trouvent ainsi une ampleur nouvelle. Le cadre du court métrage étant très resserré, le film adopte une forme d'efficacité et d'épure qui se retranscrit même dans le scénario et dans la trame narrative.
Malheureusement, si le film sait être vraiment très bon, il sait aussi être affreusement verbeux. Surement que la chose est renforcé par le fait que la majeure parti des scènes avec le plus de texte sont des plans fixes, mais dieux que le film parle beaucoup trop pour ce qu'il apporte. Si certains éléments sont essentiel à l'immersion et ne pouvaient pas être représenté autrement, comme la backstory de la patiente, d'autres éléments sont purement superflu. Tout est raconté en voix off par le médecin, parfois dans des plans relevant de l'image fixe, ce qui fait totalement sortir du film à côté d'une scène d'introduction exemplaire en terme d'efficacité. Cela ne retire en rien les capacités indéniable de mises en scène et de création d'univers, The Worm est vraiment fascinant à ce niveau.
14,75/20
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