Ici un homme, puis les habitants de son quartier prennent conscience de leur situation sociale, tel une illumination qui les frappe, ils détruisent tous se qui les entourent et qui rappellent leurs conditions misérables de personnes aliénées par un travail abrutissant, un mépris général de la classe bourgeoise et une routine oppressante. Ils se libèrent de leurs liens, sortent des codes et normes sociales humaines. La police ne supporte pas cette libération soudaine, les prenant pour des fous défiant leur ordre, ils n'utilisent que la violence et compte sur leur grand effectif pour neutraliser ce désordre qui les accommode. Tout dialogue est impossible, ils s'en prennent aux plus faibles et démunis, aux femmes et adolescents.
Face à la riposte défensive des habitants consistant à lancer des cailloux et pavés, ils sortent la mitraillette, symbole de leur puissance abusive. Cependant, les balles n'ont que faire face à la volonté des hommes, l'espoir de liberté est contagieux, il se propage dans tout le voisinage. L'absence de paroles dans ce film n'empêche en rien la diffusion d'un message, la critique d'une société oppressante, enfermant les hommes dans des cercles routiniers et méprisant le changement. Le rythme est assez lent et la présence d'inceste assez superflu, n'apportant rien au film, contrairement au passage d’anthropophagie, de plus de nombreuses scènes sont inutiles et rendent le film encore un peu plus long ce qui est dommageable. Je vois ici la scène de cannibalisme comme une façon pour eux de se libérer de leur oppresseur, une sorte de revanche prenant certes un aspect primitif mais également libérateur.
Le film ne vaut pas une note exceptionnelle de par les quelques points évoqués précédemment, néanmoins, il exalte de cette œuvre une note poétique, remplie d’espoir, du bonheur d'une société de par sa simplicité qui mérite son visionnage, ne serait-ce que pour les cris de rage et de jouissance de ces habitants libérés des rouages sociaux.