Si vous êtes en quête d'une sympathique contre-proposition horrifique de Noël 2023, oui, définitivement oui, il y a bien quelque chose qui devrait vous intéresser à l'intérieur de cette grange située à côté d'une belle bâtisse norvégienne occupée depuis peu par une famille américaine !
Peut-être pas assez pour imposer "There's Something in the Barn" comme un classique susceptible de laisser augurer de futurs visionnages annuels en période de fêtes (en tout cas, très loin d'un "Père Noël Origins" ou d'un "Krampus", les meilleurs les plus récents et indétrônables en ce domaine) ni même capable de rivaliser niveau fun avec, par exemple, son consort "Violent Night" de 2022... Mais, tout de même, durant une veillée familiale de Noël trop arrosée, le long-métrage de Magnus Martens a suffisamment de moments amusants dans sa hotte pour vous arracher quelques sourires bienvenus entre une coupe de mauvais champagne, une huître pas fraîche et une blague nauséabonde de Tonton René (en tout cas, plus que le trop timide "It's a Wonderful Knife", slasher en mode pastiche Capraïesque sorti aussi en 2023).
Bon, peut-être pas dans sa première partie trop caricaturale, cochant à peu près toutes les facilités possibles autant dans le choc des cultures voulu comique qu'il met en scène (Américains dopés aux images d'Épinal les plus superficielles face ce qui s'y cache derrière au sein de la réalité rugueuse de la Norvège) que dans les composantes de chacun de ses camps (on a le droit à tous les archétypes légers de la famille US recomposée : père benêt passif, belle-mère ayant toutes les peines du monde à s'imposer, adolescente artificielle, enfant naïf dans sa bulle... face à des Norvégiens, au mieux, considérés comme des Néandertaliens alcooliques). Certes, la bonne humeur générale de l'ensemble et du casting -et peut-être aussi ce fameux mood de fin d'année- nous fait relativiser le manque de subtilité de cette rencontre entre deux mondes que tout oppose, mais, si les premières interactions et leurs évènements consécutifs avec ce qui vit dans la grange intriguent forcément, il faut bien avouer que "There's Something in the Barn" a bien du mal à convaincre sur sa capacité à exploiter son potentiel de revival d'un certain esprit Amblin 80's qu'il tente manifestement de tutoyer à plusieurs reprises...
Heureusement, la deuxième partie du long-métrage a le mérite de surprendre dans le bon sens, s'emparant d'une belle opportunité afin d'amplifier les périls représentés par sa menace et, surtout, de chercher à multiplier les possibilités jubilatoires d'affrontements contre cet adversaire particulièrement hargneux et découvrant le monde moderne avec plus ou moins de bonheur, le tout avec bien entendu des références plaisantes à des modèles en la matière (impossible de ne pas penser à un certain film culte de Joe Dante et sa suite).
Toujours un peu trop frileuse à l'idée d'emmener ses meilleures situations au-delà du simple sourire, cette seconde moitié de "There's Something in the Barn" donnera le sentiment de faire faire des montagnes russes au traîneau de ce qu'elle peut et pourrait proposer mais l'essentiel y sera fait, permettant même à quelques personnages de dépasser leurs contours grossiers pour se révéler un minimum attachant (la relation belle-mère/fille notamment), pour un divertissement plutôt honorable en sa catégorie.
Et, une chose est sûre, après ça, on ne verra plus du tout du même oeil le petit bonhomme barbu en plastique avec une scie au sommet d'une bûche de Noël...