« Plus j’observe les gens et moins j’ai envie de les aimer. »
On suit donc l’ascension de Daniel Plainview pour qui le rêve américain vire au cauchemar. Malgré sa réussite sociale (le manoir l’illustre parfaitement), sur le plan personnel c’est autre chose. En effet, c’est un être cynique sans foi ni loi, misanthrope et manipulateur, obsédé par la réussite qui va se retourner contre lui.
Les acteurs font un sans faute.
La performance de Daniel Day-Lewis est exceptionnel, il est complètement habité par son personnage encore une fois et porte le film. Son oscar est amplement mérité.
Et Paul Dano surprenant en homme d’église hypocrite qui cherche avant tout à s’enrichir. Ces deux personnages sont complexes et très bien écrits. Ils s’opposent et se complètent à la fois. L’un représente le pouvoir financier et l’autre le pouvoir moral. Ils seront finalement plus proches que prévu de par leur objectif commun.
La scène finale entre les deux est inattendue et d’une grande intensité.
Le scénario est bon et l’écriture subtile.
L’ambiance est pesante grâce à la musique de Jonny Greenwood qui rend le film encore plus éclatant. La réalisation de Paul Thomas Anderson est parfaite. La photographie est belle avec des superbes paysages et quelques plans sublimes. La reconstitution historique est incroyable.
Le rythme est un peu lent mais la tension reste présente pendant tout le film.
Quelques longueurs mais dans l’ensemble c’est un excellent film, d’une grande ampleur.
Intéressant, puissant et captivant, cette fresque historique somptueuse nous plonge dans les premiers pas de l’exploitation pétrolière au début du XXème siècle et traite également les thèmes de la famille et de la religion.
Note générale : 8,5/10