Début du XXème siècle au Etats-Unis. Daniel Plainview ne poursuit qu'un seul et unique objectif dans sa vie : s'enrichir en trouvant et exploitant du pétrole. Tous les moyens sont bons pour lui, y compris élever un orphelin à la seule fin d'attendrir les propriétaires terriens dont le sol regorge d'or noir.
La rudesse de la musique discordante donne le ton d'emblée : la terre, les corps, même les âmes vont saigner. On aura rarement vu peinture plus cynique de l'ascension d'un homme à l'âme aussi noire que le pétrole qu'il cherche avidement, ivre de sa propre cupidité. Un rôle interprété avec maestria, taillé sur mesure pour Daniel Day Lewis, un acteur qui choisit toujours ses rôles avec prudence, on comprendra aisément pourquoi.
Pour lui faire face, rien de moins qu'un prêcheur, un clown fanatique religieux avec une gueule d'ange (Paul Dano), taré lui aussi, mais pas si malin que ça. Tous les deux sont prompts à user et abuser de la crédulité des habitants de Little Boston, le pouvoir infiniment cupide du fric et de l'escroquerie contre le charlatanisme qui exploite les âmes en invoquant Dieu. Un seul l'emportera.
Du cinéma à tomber, puissant et viscéral, une fresque bien sombre sur l'Amérique d'hier ... et d'aujourd'hui?