20 ans après, "Thérèse" fait toujours autant figure d'OVNI, rencontre improbable entre un cinéaste exigeant et le grand public, ou mieux, rencontre entre un cinéma radical (le goût de l'épure et de l'essentiel, jusqu'à ré-écrire une partie de la syntaxe cinématographique) et une jeune actrice lumineuse, touchée par la grâce (Catherine Mouchet, qui n'a pas fait la carrière qu'on attendait après une telle irruption). Si ces 90 minutes passent comme 20, alors que le sujet - la vie et la mort d'une sainte enfermée au couvent pouvait faire craindre le pire -, c'est que Cavalier touche à l'essence même de la vie, la joie profonde des sensations simples, le bonheur irradiant de vivre l'amour (qu'il soit spirituel ou terrestre, car ici, on voit que cela fait peu de différences...). Ce n'est finalement que lorsqu'il se confronte à la maladie et la mort que "Thérèse" retrouve des accents plus convenus et moins jubilatoires. [Critique écrite en 2006]