Vernier continue de creuser de secrètes tranchées avec Thermidor, l’histoire quasi inénarrable d’un type étrange, ancien rockeur bellevillois, agressif et doux, chevaleresque et pathétique, curieux lookalike de Philippe Garrel et Nicholson en Joker, qui refait le monde avec un militaire africain sur le toit d’un building en fantasmant l’idée d’une montagne sacrée en remède à l’apocalypse imminente, avant de se faire envoyer promener par des putes sur un trottoir, avant de se retrouver seul chez lui jouant de l’orgue en plastique, avant de se rendre avec une amie aux commémorations de Louis XVI. On ne sait pas trop la part de réel qui réside dans Thermidor, cette ambiguïté semble être une constante dans le cinéma de Virgil Vernier. Sans doute faut-il envisager le film en tant que trait d’union entre Karine et Orléans, la confession se muant en initiation, la poésie nocturne en fascination pour les mythes, l’errance solitaire en duo sentimental. Hormis la très belle dérive médiévale finale, en pleine cité parisienne, on est ravi que ça ne dure que vingt minutes.