Dans les rares formes d'humour que je supporte, il y a la dérision, et ce film est un monument de dérision. Mais la surenchère n'aide pas vraiment à faire passer la Valda. Alors, bon, dynamiter les films sentimentaux mielleux américains, ça part d'un bon sentiment. C'est Harry et Sally qui sont dans le collimateur, avec tous leurs héritiers qui dormaient mal à Seattle. Je ricane, mais je les ai quasiment tous vus, Coup de foudre à droite ou à gauche, Un garçon rencontre une fille en Alabama, au Delaware ou dans l'Iowa, on connaît sur le pouce la géographie du cœur américaine, ses passages obligés, ses tergiversations d'enfants gâtés, ses plus belles années et tout le reste. Et c'est vrai que ça méritait bien un carton rouge, voire un petit sketch railleur. Celui-ci s'étire outre mesure, en nous narrant l'histoire d'un couple qui traverse un certains nombre de crises, dont aucune n'est vraiment sérieuse. Elles sont traitées avec une concentration méritoire par les acteurs, qui se régalent à exagérer tout le catalogue des clichés des films à l'eau de rose, notamment ces scènes irritantes de personnes qu'on interpelle sur des seuils qu'elles s'apprêtent à franchir pour une dernière précision, généralement parfaitement niaise. Ca arrive à peu près cinquante fois dans ce scénario cruel, qui ne mégote pas sur le comique de répétition, à l'image de ces dialogues sans queue ni tête répétés en boucle jusqu'à l'absurde. Pour ne rien dire de l'humour pipi caca, pas horriblement appuyé mais présent malgré tout, une faute de goût, forcément, mais pas aussi scandaleuse que les dérapages sexuels parfaitement déplacés qui touchent à des sujets sensibles, comme l'affection entre une grand-mère et son petit-fils. Vous l'aurez compris, ça dézingue à tout va, sans grande subtilité, mais parfois avec une rage joyeuse plutôt acceptable. En résumé, un bilan très mitigé, avec des acteurs comme sortis de Friends (saluons l'apparition barrée de Michael Shannon, une curiosité) et une histoire rebattue que le scénario s'amuse à flinguer scrupuleusement. Ouof, pourquoi pas, après tout, c'est une potacherie de plus, et pas la pire. Mais pas de quoi trépigner de joie.

Créée

le 3 oct. 2024

Critique lue 10 fois

Critique lue 10 fois

D'autres avis sur They Came Together

They Came Together
Sarah0607
7

Tres original et louffoque

Comedie original et louffoque ! Au debut j'ai beaucoup ete tenté d'arrêter car je trouvais les personnages bebetes.. Or il faut vraiment regarder ce film avec du recul et au second degres. Et...

le 8 mai 2020

1 j'aime

They Came Together
RedArrow
8

Comédie paromantique

Lors d'un dîner, un couple raconte leur rencontre amoureuse à un autre en précisant que leur histoire est digne de la pire des comédies romantiques . "They Came Together" va placer le spectateur dans...

le 7 nov. 2017

1 j'aime

They Came Together
ChristineDeschamps
5

Critique de They Came Together par Christine Deschamps

Dans les rares formes d'humour que je supporte, il y a la dérision, et ce film est un monument de dérision. Mais la surenchère n'aide pas vraiment à faire passer la Valda. Alors, bon, dynamiter les...

le 3 oct. 2024

Du même critique

Watchmen
ChristineDeschamps
5

Critique de Watchmen par Christine Deschamps

Il va vraiment falloir que je relise le somptueux roman graphique anglais pour aller exhumer à la pince à épiler les références étalées dans ce gloubiboulga pas toujours très digeste, qui recèle...

le 18 déc. 2019

23 j'aime

3

Chernobyl
ChristineDeschamps
9

Critique de Chernobyl par Christine Deschamps

Je ne peux guère prétendre y entendre quoi que ce soit à la fission nucléaire et, comme pas mal de gens, je présume, je suis bien contente d'avoir de l'électricité en quantité tout en étant...

le 9 sept. 2019

13 j'aime

5

Tuer l'indien dans le cœur de l'enfant
ChristineDeschamps
8

Critique de Tuer l'indien dans le cœur de l'enfant par Christine Deschamps

Civilisation : "État de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les autres." Cela ne...

le 16 avr. 2021

11 j'aime

4