Monteur pour Malick, Saar Klein décide pour la première fois de passer derrière la caméra. Il va mettre de l’autre côté de celle-ci 2 acteurs au talent qui n’est plus à prouver : Wes Bentley, le fils taré des voisins dans American Beauty et Jason « Lucius Malefoy » Isaacs.
On y suit ici un père de famille (Bentley, d’une froideur hallucinante) juste après avoir perdu son boulot. Il décide de le cacher à sa famille et commence à commettre des petits délits et braquages pour se faire de l’argent. Au fur et à mesure que son argent augmente, il s’éloigne de sa famille et se lie d’amitié avec un flic alcoolique et des problèmes familiaux. Construit en crescendo, le film suit une trame ultra classique vue et revue de nombreuses fois au cinéma ou ailleurs. Les doubles-vies sont monnaie courante au septième art et encore plus dans ce sens là.
On sent tout de même que Klein est de l’école Malick. Très contemplatif (certains diront chiant), le film a un rythme extrêmement lent et s’il ne vaut pas le coup d’oeil pour son scénario, il le vaut pour son traitement.
En effet, le réalisateur livre un long métrage à la mise en scène aussi poétique qu’impeccable. Ses mouvements de caméras suivent le personnage joué par Bentley et accompagnent sa descente aux enfers. Il livre un film extrêmement poétique et immersif, où la photographie se ternit à l’image de la piscine qui semble suivre les méandres de notre héros.
Le face à face Wes Bentley / Jason Isaacs est évidemment impeccable. L’un en père de famille pourrait très bien être le même personnage que celui auparavant joué dans American Beauty, l’autre en flic meurtri, alcoolique et pourtant intègre alors qu’on aurait pu le penser pourri jusqu’à la moelle.
Malgré ces deux qualités, Things People Do ne nous enlèvera pas cette impression de déjà-vu (on sait pertinemment comment ça va finir) et ne nous permettra pas de nous intéressé suffisamment à la chose. Dommage.