Assoiffé d'amour
Pour que les choses soient claires, je vais ici chroniquer non pas la version cinéma mais la version longue inédite disponible en bonus sur le BluRay. Enrichie d'un quart d'heure de scènes...
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le 23 mars 2014
43 j'aime
je dois reconnaître que ce pauvre film m'a ruiné ma journée.
Et pourtant au début j'y crois. Exposition détachée, enjeux thématiques bien placés comme il faut, tout ça... Mais en fait, à l'instar de son héros, Park Chan-Wook a une terrible maladie, qui est en totale contradiction avec son corps de métier.
Il est absolument incapable de subtilité. Il me semble même qu'il ne sait même pas que ça existe. Si Chan-Wook était médecin, il ferait un triple pontage coronarien au marteau piqueur !
Avec lui, chaque idée, même la plus insignifiante, est systématiquement grossie à outrance, les gens se tranchent la langue pour un oui ou pour un non, les femmes sont toutes soit stupides soit salopes, et les vagues thématiques bien placées que j'espérais volent en éclat.
Je m'attendais, au vu de la bande annonce, et des vingt premières minutes à ce que l'idée maîtresse soit d'écorner le symbolisme religieux, et chrétien en particulier pour établir tous les parallèles avec le mythe du vampirisme. "Ceci est mon sang" quoi...
Mais en fait non, la seule raison pour laquelle le personnage central est prêtre, c'est pour mieux le défroquer...
"Vous avez vu ? J'ai mis un prêtre tellement à fond dedans qu'il se purifiait à coup de bâton sitôt qu'il avait la gaule, et maintenant tout ce qu'il veut c'est BAISER !
Muhahahahaaa !!"
Super, Chan-Wook, et très innovant.
Et donc, passé les vingt premières minutes, le film accumule tant de bourdes et de scènes débiles que Park Chan-Wook peut se vanter d'avoir inventer un nouveau type d'humour...
Jusque là on avait, dans l'ordre croissant : L'humour qui marche et on rit < Le drame qui marche pas et on rit < L'humour qui marche tellement pas qu'on rit < Le drame si insolemment drôle qu'on se bidonne(1)... Il faut désormais ajouter dans l'équation l'humour Park Chan-Wook : Le drame insolemment drôle qui marche tellement pas qu'au bout d'une heure, à bout de nerfs, on rigole.
Ou on se barre.
Un ami à moi a quitté la salle, je pense que qu'il s'est privé des moments les plus drolatiques de 2009. Comme les scènes ou les deux tourtereaux tortueux ont des visions du type qu'ils ont tué qui viennent les déranger dans les moments les plus intimes... Le cadavre dégoulinant se place entre eux quand ils baisent !
Ensuite, ces visions cessent sans plus de raison qu'elles avaient commencé.
La scène de mah-jong finale est un monument du néo-vaudeville : la mère de la victime, catatonique, arrive à faire comprendre par des signes d'yeux à des amis que les deux amants ont tué son fils. Or, le jour même elle avait assisté au meurtre d'un pauvre docteur qu'ils ont vidé de son sang... Alors elle est pas un peu conne la vieille ? Elle se doute pas que si les trois amis découvrent le pot-aux-roses, ils vont se faire buter ? La scène se finit dans une hysterie collective complètement fantasque et sans aucune conséquence.
La scène finale est elle aussi, à n'en pas douter un monument de comique à la Chaplin... Les deux amants, devenus ennemis se crêpent le chignon autour d'un concept nullardissime. Lui veut se suicider avec elle, sans son consentement ( alors que la deuxième scène du film le montrait en confessionnal dire à quel point le suicide c'est caca, voyez la subtilité made in Park Chan-Wook ). Alors il l'emmène au bord d'une falaise ou y'a rien autour pour se protéger du soleil, et là : au moins 10 minutes de bagarre autour de la voiture pour savoir qui aura le dernier mot.
Franchement fandard.
Donc c'est bon : je le crie officiellement... "J'arrête Park Chan-Wook !!" et il restera à jamais l'homme d'un seul film... Son tout premier.
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(1) Si vous voyez pas de quoi je parle, je vais mettre des exemples précis.
Hot Shots ! 2 < Vertical Limit < Brice de Nice < Panic Room
Voilà comme ça ma démonstration est livrée avec des exemples parlant.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2009 - FLOP 10
Créée
le 1 oct. 2011
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