Raz de marée de clichés

Voilà un film qui n'invente rien, ne propose rien de nouveau ni de frais mais prétend faire tout cela à la fois. Ce genre de films est particulièrement agaçant tant leur prétention semble sans limite. Et sous prétexte que l'histoire est poignante (le postulat de départ en tout cas) et les personnages lisses et sympathiques, qui osera dire que ce film ne touche personne ? Qu'il met du baume au corps et nous fait pleurer comme des petits enfants à la fin ?

Me and Earl and the dying girl est une belle petite arnaque. Déjà, les réalisateurs qui affichent tout azimut leurs références cinématographiques, ça revient à un lycée qui dans une copie de philo cite 10 000 références parce qu'il n'a rien à dire. Ce n'est pas parce qu'on se place sous la protection de grands maîtres qu'on se protège de réaliser un mauvais film.

Les gentilles voix-off est un procédé plus que dépassé, idem pour ce type de personnages qui se veut détestable mais dont l'acteur a un faciès tout de même sympathique ce qui fait qu'aucun spectateur ne peut détester ce gars. C'est un gentil et le réalisateur veut nous forcer à croire que c'est un pur égoïste.

Tout sonne faux dans ce film, les rapports entre les personnages ne sont jamais creusés, tout reste au niveau du cliché et de la blague facile.

Et surtout, mais alors surtout, ce petit jeu que joue le film à clamer constamment : "non, ce n'est pas une histoire d'amour", "non, elle ne meurt pas à la fin", "non, ce n'est pas comme dans ces comédies sentimentales mauvaises", c'est se moquer du spectateur puisque du début à la fin, le film n'est autre qu'une comédie romantique, une histoire d'amour détournée !