Guerriers de la nuit

Année prolifique pour le stakhanoviste Frank Grillo puisqu'il a joué dans pas moins de 10 films en 2021. Sept d'entre eux sont plutôt réussis, dont ce "This is the night" dans lequel il retrouve le réalisateur James DeMonaco qui lui a donné sa première tête d'affiche avec "The Purge 2".

DeMonaco, qui a grandi à Staten Island, l'un des cinq arrondissements de la ville de New-York, a voulu rendre hommage au cinéma des années 80 et recréer l'ambiance de son quartier lors de la sortie de Rocky III en 1982. Staten Island était à l'époque habité par de nombreuses familles d'origine italienne, dont la sienne. Le film encapsule cette période de sa vie qui lui a fait aimer le cinéma.

Le ton est donc nostalgique et plaira aux fans des productions Amblin avec ses faux-airs de "Retour vers le Futur" (sans le côté SF). Plus récemment les aventures de nos trois protagonistes/puceaux pourront évoquer la série "Stranger Things" (sans le côté fantastique) ou encore Cobra Kai.
Le scénario a également beaucoup de points communs avec celui des "Warriors" de Walter Hill.

Cependant "This is the night" n'est pas un survival urbain, c'est un Coming of age assez classique entrelaçant le parcours de plusieurs personnages et se déroulant pendant la même soirée.

Un moment éminemment jouissif et spécial restera d'ailleurs la scène dans laquelle tout le monde est réuni dans la salle de cinéma pour regarder Rocky. DeMonaco ne montre quasiment pas les images diffusées à l'écran. Il filme les visages éblouis, les larmes, les sourires, les encouragements du public. Un grand moment de cinéma, sur le cinéma, qui m'a touché. J'ai lu quelque part une critique de quelqu'un qui comparait le film avec Cinema Paradiso de Tornatore. Et même si ça ne joue pas du tout dans la même cour, il y a effectivement la même lumière dans les yeux de ces gamins.
A noter que Sylvester Stallone lui-même a adoré.

Le film joue très fort sur la corde nostalgique et traite toutes ces histoires de manière parfois inégale mais l'enthousiasme des acteurs, le parfum eighties et le fait qu'il célèbre l'amour du cinéma alors qu'au moment où j'écris il est encore compliqué de profiter sereinement des salles obscures, font que ça restera pour moi l'une des agréables surprises de cette année.