Syndrome Inception, le film passe son prélude à expliquer son concept. Images illustratives, voix off, ton limite documentaire ; effet rédhibitoire pour le spectateur néophane comme averti. Aveux d’échec et fainéantise. Passée cette introduction didactique et rébarbative, le film ajoute à ses effets la carte du flashforward, technique usée jusqu’à la corde qui n’apporte rien ici. Y a-t-il quelqu’un aux commandes du film ? Kenneth Branagh, celui que l’on qualifie de “Shakespearien” peine à se sortir d’une mythologie mi-super-héroïque, mi divine. Guère aidé par une esthétique asgardienne effroyable et laide, mix de science-fiction et de fantasy, il plombe un film au ton hésitant (théâtralité timide sur Asgard, donc ratée et jeu terrien plus convaincant).
Sur terre, le film sort la tête de l’eau. Comme si Branagh était plus à l’aise avec l’enveloppe mortel de Thor. Le scénario contracte plusieurs origines (un peu du reboot de JMS, un peu de la ligne Ultimate), survole l’essentielle mais ne s’attarde sur rien. Romance passée au hachoir, séquences de bravoure anémiques et climax gâché par un Destroyer sorti tout droit d’un épisode des Power Rangers.
What If... le film, pour fonctionner, aurait du se concentrer sur la version Ultimate. Cultiver l’ambiguïté sur le personnage de Thor : Incarnation divine sur terre ou schizophrène ? Cela nous aurait épargné des séquences asgardiennes douloureuses (pauvre Idris Elba ou Anthony Hopkins) et poser des enjeux plus clairs (parce que les géants de glace...) tout en conservant la sournoiserie de Loki (rare point correct) et utiliser les confrontations avec le Shield comme préparatif au film Avengers.