Thor aura eu ce mérite : commencer par une telle bouse qu’on avait toutes les raisons d’espérer que le deuxième volet serait meilleur.
Et de rentrer dans ce cas rarissime où la note se voit multipliée par trois d’un chapitre à l’autre. Certes, c’était facile, mais tout de même, saluons la performance.
Alors voilà, toute la laideur wagnérienne est au rendez-vous, avec les traditionnelles batailles de notre squad versus portnawak, des cornus, des braises, des cailloux, de l’éther, de l’obscur, de la fin du monde et tout. Sur terre, le même humour périmé, et des répétitions permanentes, « C’est mon choix, j’aime une mortelle mais je peux vivre 5000 ans », « Je suis un méchant dans une cellule dont on va bientôt me libérer avant que je trahisse, en fait non, en fait si », etc, etc.
Reconnaissons que les effets sont un peu moins laids qu’auparavant. Certes, l’ambition de donner un peu d’ampleur à tout ça fait fortement perdre au film toute la singularité qu’il pouvait avoir, mais dans la mesure où il n’en avait aucune jusqu’alors, on l’excuserait presque de pomper à ce point Star Wars, des batailles d’aéronefs aux combats, jusqu’à la main tranchée, il fallait oser tout de même.
Mais il y a une astuce : l’hologramme. Et là, le gimmick des scénaristes en panne est franchement douloureux. Encore plus lourd que les masques de latex dans la saga Mission : Impossible, le coup « mais non en fait c’était pas vraiment moi » nous est resservi tous les quarts d’heure, jusqu’au twist final aussi pesant qu’inutile. Grâce à lui, toutes les scènes un tant soit peu intenses sont désactivées. Mais on le sait, tous ces épisodes sans enjeux dans les arcs généraux du MCU se contrefoutent de leur scénario, inféodé aux effets cataclysmiques. Sur ce terrain, l’idée d’un combat qui passe d’une dimension à l’autre dans des vortex, si elle n’est pas foncièrement novatrice, est plutôt amusante dans ses diverses exploitations.
La CGI atteint de tels degrés de perfection aujourd’hui qu’on parvient à voir si des orfèvres sont à son service. Thor est un mauvais film, à n’en point douter, mais plutôt joliment emballé par endroits.