Deuxième fournée Marvel estampillée 2022 au cinéma, Thor : Love and Thunder devait relever un double défi : succéder au formidable Doctor Strange in the Multiverse of Madness, et surtout, porter haut l'équilibre miraculeux d'un Thor : Ragnarok qui avait tout du suicidaire dans la balance de son humour pas très fin et de son patrimoine mythologique.
Sauf que la foudre, c'est bien connu, ne frappe pas deux fois au même endroit.
Alors même que l'ensemble des éléments convoqués donnait furieusement envie sur grand écran de renouer avec l'univers asgardien aux mains du trublion Taika Waititi.
Et là, le masqué, il se souvient du pied monstrueux qu'il avait pris devant Thor : Ragnarok et le capital sympathie énorme d'une entreprise menaçant constamment de sombrer.
La sortie de la séance est venue cependant rafraîchir les ardeurs initiales. Car si on retrouve à l'évidence la patte du réalisateur néo-zélandais, ce Love and Thunder souffre d'un coup de moins bien que l'on ne peut ignorer.
Car certaines choses agacent, comme ces gags et autres vannes parfois moyennement drôles qui envahissent l'écran une fois Les Gardiens de la Galaxie partis vers d'autres aventures.
Et puis, il y a ces sales gosses d'Asgard kidnappés, qui ne sont que prétexte pour rapprocher le dieu du tonnerre de son ennemi du jour.
Et ce Zeus aussi épais que deux culs de vache ! Surtout en VF avec son accent imbitable ! Pitié !!!
Tout comme cet épilogue neuneu...
Même si l'on sent toujours la tendresse bienveillante de Taika Waititi pour son personnage principal, avec son cœur d'artichaut et son éternelle immaturité, de tels scories viendront quelque peu parasiter Love and Thunder sur le long terme, venant plomber son appréciation à l'aune des meilleurs opus du Marvel Cinematic Universe, bien malheureusement.
Mais il reste à se mettre sous la dent l'aspect décidément plus Flash Gordon que jamais de l'entreprise, tout comme la rom com installée entre Thor, Jane Foster, Mjolnir et Stormbreaker dans le registre humour le plus efficace du film.
Et puis, il y a Gorr qui, s'il est caractérisé de manière assez sommaire, apporte ce qu'il faut de tragédie pour ne pas être un vilain Marvel lambda, que l'on pourrait envisager comme le miroir inversé d'un Thanos face au pouvoir qu'il a gagné. D'autant plus que sa colère face à l'hubris de dieux fatigués et fats et des plus humaines, et donc parfaitement envisageable.
Son domaine des ombres sera par ailleurs le prétexte à quelques unes des plus belles images du film, rappelant John Carpenter, et d'une irruption du noir et blanc propice au spectacle un peu inquiétant dans le cadre du MCU, ainsi qu'à la réalité des ténèbres qui enserrent Gorr et ses ennemis.
Autant de preuve que le plaisir demeure néanmoins durant la séance, et que ce Thor : Love and Thunder n'a pas foiré sa mission de blockbuster estival : une oeuvre super héroïque maladroite, mais aussi divertissante et décomplexée.
Behind_the_Mask ♪ Et ça continue en Gorr et en Gorr... C'est que le début d'un Thor à Thor...♫