Ce deuxième film de Damian Szifron (après El fondo del mar, que je n'ai pas vu) est un trésor incroyable, qui laissait bien présager des Nouveaux sauvages. "L'heure des braves" s'inscrit dans la lignée des films qui reposent sur une rencontre improbable, en l'occurrence un flic borné dépressif et un psychologue anti-conformiste en délicatesse avec la justice.
Bien sûr, scénario oblige, ils se retrouveront embarqués dans un imbroglio inextricable, mêlant trafic illégal, corruption politique, passions exacerbées, espionnage industriel et code de la route. La direction d'acteurs est jouissive, les dialogues suavement drôles et le scénario enchaîne impeccablement les situations en un crescendo capable de nous faire gober l'incroyable, sans qu'on sache jamais exactement à quel moment ça a dérapé.
Or, c'est précisément ce qu'on (du moins, moi) demande à un film intelligent. Et celui-ci l'est doublement, puisqu'il ne prend jamais ses spectateurs pour des cons.
Et quand on voit que Szafron a mis neuf ans pour réaliser les Nouvaux sauvages après Tiempo de valientes, on est en droit de se poser des questions sur la santé mentale des producteurs. Vivement son prochain film !