J'ai voyagé et j'ai pardonné les faiblesses du film
J'ai voyagé dans ces paysages mauritaniens ocres, poussiéreux, parfois froids, parfois chaleureux, proches de ceux du Mali où l'histoire se déroule. J'ai entendu parler tamasheq, mauvais français, mauvais anglais, bon franglais. J'ai été touché par les visages, par les chants et par la musique interdite mais omniprésente. J'ai oublié les faiblesses du scénario qui liste les perversions des moudjahid sans pour autant oublier la dérision de leurs terribles actions. L'impression que le moindre petit bonheur doit être détruit coûte que coûte est affreuse, tout comme le sentiment d'impuissance écrasant. Mon personnage préféré est la femme au coq, multicolore et inspirante, comme une épice relevant un plat rendu indigeste par le djihadisme. Une évasion déconnectante où le temps semble suspendu et où vous ne pourrez pas ressortir sans indignation. Il faudrait beaucoup plus de films au sens pédagogique, abordables par tous et combatant l'extrémisme religieux comme celui-ci.