Nous sommes en 2014 et le festival de Cannes se prend une claque, les oscars emboiteront le pas avec la distinction de « Meilleur film en langue étrangère ».
Après vingt-cinq ans de travail le Mauritanien Abderrahmane Sissako digne représentant du cinéma Africain s’attaque à un sujet sensible. Suite à une lapidation d’un couple illégitime survenue dans un petit village Malien en 2012 le réalisateur s’empare de l’histoire. Il choisit de montrer avec une beauté esthétique rare la montée des extrémistes djihadistes qui s’emparent des villages en imposant leurs lois. Cette beauté de l’image fut elle aussi utilisé par Steve Mc Queen dans 12 Years Slave la même année en filmant la barbarie de l’esclavage. Il y a un réel antagonisme entre beauté de paysage et la laideur des scènes qui nous permet d’accepter de regarder l’inacceptable.
Le tout est aussi mis en scène avec humour et drôlerie ou un djihadiste veut faire le djihâd dans une mosquée ou quand nous sommes amenés à regarder des joueurs de foots qui marquent un but sans ballon en célébrant celui-ci devant des bourreaux pantois.
Sissako rend aussi un immense hommage aux oubliés ; il place les femmes au centre de l’écran. Le film est dédié à leur courage, leur dignité, leur intégrité, leur souffrance qu’ elles portent avec force.
Même lorsqu'’il s’agit d’une aliénée celle-ci fait un pied de nez à la barbe des djihadistes. La folie Djihadiste n’accordant liberté qu’a la folie humaine comme pour légitimer l’horreur de leurs atrocités.