Le côté série B s'avère un plus. On a reproché à ce film de peu s'interroger sur la vie, la mort, la résurrection, sur les conséquences du voyage temporel. Pour ma part je ne suis pas mécontent d'avoir échappé à ce verbiage annoncé qui aurait plus que certainement tourné au mièvre et à l'inepte, écrit par de tels auteurs. Ils ont fait preuve en s'en dispensant d'une certaine lucidité; c'est en tous cas ce que je veux croire.
Selon Wikipedia, le routard et auteur Mark Dennis aurait été frappé des changements survenus en ses années d'absence à son retour au bercail. Il en a fait le sujet de son film, pas une dissertation. Dennis n'est clairement pas théoricien, surtout pas du cinéma. Le résultat n'est pourtant pas nul, ni même médiocre, juste moyen. On s'ennuie quelquefois, parce que finalement tout se passe dans la grotte, ce n'est qu'à la fin que la confrontation aux bouleversements futuristes peut prendre place. Soit l'auteur s'est perdu en cours de route, soit son budget (ou son imaginaire) ne permettait pas de concevoir et de développer tout un monde. Je n'ai pas d'informations précises sur son budget, mais rappelons que l'épisode IV (soit le premier) de Star Wars ne disposait pas d'un budget de blockbuster (alors qu'il en inaugurait l'espèce et restait longtemps le film le plus rentable de tous les temps). N'est pas Lucas qui veut, et du coup nous voilà réduits à faire un peu de spéléo. Pas trop non plus parce qu'au final les protagonistes explorent peu, blessés que sont certains. Curieuse recette qui accouche du fait d'un film quand même très statique, pas loin du huis clos. Cela aurait pu être prétexte à explorer la psychologie des personnages, mais pas non plus, c'est pas dans la recette, ni dans les cordes de l'auteur, pas intello, mais on l'a déjà dit.
Qu'est ce qui reste alors ? L'archéologie? Non plus. Hopper, don't c'est le métier, semble pas le moins du monde intéressé par les cro magnons ou les conquistadors qu'il rencontre, et qui n'existent que pour créer du danger. Dennis cite Indianna Jones parmi ses inspirations. Bon, c'est vrai qu'avec tel mentor, l'archéologie peut prendre des vacances. Le truc, c'est que même le côté action du cow boy au fouet n'est pas au rendez-vous. J'imagine qu'il a bien fallu répondre quelque chose aux quelques journalistes qui ont dû ressentir leur interview comme une punition ou une mauvaise blague de leur rédac-chef.
Bref, un manque de générosité envers le spectateur à l' image de l'ingratitude dont les protagonistes font preuve à l'égard de l'homme du futur qui les a sauvés et à qui ils ne pensent rendre la pareille que quand il est trop tard. Manque de curiosité aussi, puisque seuls sont sauvés les terriens du XXIe siècle par les hommes du futur, qui, eux aussi, semblent se foutre éperdument d'avoir à portée d'étude des hommes des cavernes ou des conquistadors.
Ni un navet, pas assez nul ou wtf pour un nanar, juste une série B aux effets spéciaux corrects car peu nombreux, voilà un objet visuel qui tient son rang, celui du DVD acheté en promo qu'on s'étonne de retrouver au fond du caddie quand vient le passage en caisse.
"C'est un peu court, jeune homme", voilà ce qui m'est venu à l'esprit à la conclusion du truc. Finalement, 5, c'est pas cher payé.