Ethan Blake est un savant qui a repris les recherches de son père et a mis au point une énergie produite par le temps lui-même. Il décide de prouver l’efficacité de cette découverte révolutionnaire en effectuant le tour de la planète dans un avion propulsé avec ce carburant. Mais, à la suite d’une avarie, l’appareil s’écrase sur dans une étrange base où s’est déroulée jadis une expérience oubliée dont les effets se font encore sentir…
Alexander Boguslavsky a réalisé entre autres Abigail et Les maîtres de l’illusion. Sans être extraordinairement doué, il a de bonnes idées. Ici, le principe de Forgotten Experiment est tout bonnement génial. L’idée est à la pointe de la physique quantique et offre des possibilités scénaristiques infinies, entre univers parallèles qui coexistent dans une même réalité et fragmentation de la conscience. Seulement voilà, pour faire un film, il faut un peu plus qu’une bonne idée. Et c’est là que ça se gâte.
Les personnages, d’abord, sont loufoques, et c’est vraiment très dommageable à l’histoire. Boguslavsky, visiblement fan des œuvres américaines, a calqué son héros sur la version Marvel de Tony Stark. Le problème, c’est qu’Ethan Blake est une tête à claques. Les caricatures s’enchaînent avec la bimbo accro à son smartphone, le petit frère jaloux jusqu’à la psychose, le traître lâche et le papa… Hitler. Oui, la ressemblance entre papa Blake et Adolf est assez surprenante, d’autant plus qu’elle ne sert à rien dans l’histoire. Enfin, les réactions des protagonistes sont discutables et ils ont apparemment tous des nerfs très fragiles.
L’admiration pour les films américains a poussé le réalisateur à ramener les drones de Terminator ainsi que le principe des robots combattants dans son film. Peut-être un poil de travail aurait permis de créer des engins un peu moins copiés-collés ou des idées plus originales comme des cyborgs ou d’autres trucs dans le genre ?
Le scénario est assez difficile avec un enchevêtrement de trames temporelles que le spectateur découvre avec les héros au fur et à mesure. Du coup, il n’était pas nécessaire d’y mettre les délires d’un fou qui transforme son bunker en music-hall. Ça ajoute du drame gratuitement et complexifie une histoire déjà chargée. Si le scénario est cohérent, le happy end de la fin est très mal venu. En effet, rien n’explique
la projection du héros dans le passé
La situation permet juste à Ethan Blake de se taper maman. Car tout le film tourne autour de cette relation pseudo-incestueuse. Maman, morte, est remplacée par une maman adoptive que le petit garçon a très envie de croquer. Quelle aubaine, ce méli-mélo temporel, il permet de réaliser ce fantasme ! Et, à la fin, le héros rend maman (la vraie) à papa pour qu’il puisse se mettre en couple avec celle qui l’a vraiment élevé, sa (future) mère adoptive. C'est glauque.
Quel dommage ! L’idée de départ était excellente ! Le film vaut le coup d’être vu rien que pour le principe de la conscience transportée par ces particules au travers du temps. Mais le scénario est alourdi par des péripéties romantiques malsaines (faut-il rappeler que l’inceste, c’est mal ?), des digressions inutiles et une fin à jeter. Bon sang, Alexander, la prochaine fois, embauche un professionnel pour écrire un scénario à partir de tes idées !