Cela commence comme un film d'horreur lambda, plutôt accrocheur et bien foutu, et puis ça bifurque soudainement dans la science-fiction la plus capilotractée avant d'échouer dans un réjouissant et salutaire second degré qui vient enfin affirmer franchement un humour qu'on croyait au départ plutôt involontaire.
L'histoire est celle d'un homme ordinaire qui, poursuivi par un serial killer au look de momie rose, va se retrouver à voyager dans le temps et à se retrouver face à lui-même, une heure avant... son double du passé en quelque sorte.
A lire, comme ça, cela parait totalement ridicule... limite con, et ça l'est, en effet, bien souvent... et pourtant, ça mérite un vrai coup d’œil !
Le scénario est en effet plutôt malin et l'on reste captivé malgré l'absurdité apparente d'un récit qui heureusement réservera plus d'une surprise et notamment celle de tourner dans sa dernière partie en une délirante comédie noire.
L'empathie que l'on a pour ce pauvre bougre y joue pour beaucoup, dès les premiers plans on comprends ses motivations et l'excellent acteur Karra Elejalde réussit tour à tour à être grotesque, pathétique, hilarant, émouvant ou terrifiant et à nous passionner pour cette histoire tarabiscotée.
Un film à moitié raté certes mais infiniment sympathique et rigolo qui en tous cas montre une fois de plus l'originalité sinon le génie, du cinéma fantastique espagnol.
Ici, un drole de film bizarre visiblement fan d'harold Ramis puisqu'il reprend à son compte deux des pitchs de l'amélorck "Un jour sans fin" et "Mes doubles, ma femme et moi" et nous hybride ça à la sauce serial killer et retour vers le futur... fallait oser quand même... et le résultat n'est vraiment pas si mal, au bout du compte !