J'ai rarement éprouvé autant de dégoût à regarder un film. Sans jeux de mots macabres, j'ai été contraint de le regarder en petites coupures. Donald Reignoux en père de famille sérieux, pas très attentionné, ça attire dans un film d'épouvante. On ne l'attend pas là.
S'attaquer à une femme enceinte et à un bébé baptisé la tête en bas dans une piscine devant un père regardant un match à douze centimètres (en plus, ça a coûté la vie de six œufs de poules fraîchement cueilli), avec une fin très radicale et absurde car on sait tous qui est responsable des ignominies, on voit clairement la porte ouverte avec les petites traces de pas mouillés sur le sol. Une porte qui claque à onze centimètres encore d'un père obsédé par son téléviseur noir & blanc qui ne l'entend pas.
Tout est glauque, tout est épouvantable, je soupçonne les enfants de porter des perruques, ils sont terrifiants & semblent difformes, provoquant un malaise insoutenable et une tension démoniaque, justifiant leurs crimes odieux à la bible, suite à une mauvaise interprétation.
Le premier crime canin est caché derrière le canapé, on ne voit rien, on entend tout, on rassemble les pièces du puzzle grâce au son et aux scènes précédentes assimilées. Tina apprend à coudre, elle coud bien. On l'entend ouvrir le chien, lui sortir le cœur pour le purifier et le remettre à l'intérieur, puis jouer à éclabousser son frère couvert de sang comme des enfants peuvent s'éclabousser avec de la peinture ou de la confiture.
Déjà impossible, toucher aux animaux, aux femmes enceintes et leur progéniture c'est trop.
Les acteurs sont captivants, arriver à provoquer tout cela, habitué à voir pire de nos jours, c'est très fort. La caméra possède également un angle intéressant et novateur, rajoutant de la tension supplémentaire, étant dans l'œil de la mère unijambiste.
Je ne sais pas si je regrette de l'avoir vu, je ne sais pas ce que j'en pense mais ça marque. Laissant une trace indélébile avec le couteau servant à purifier le cœur du chien. Cela me le soulève justement, je ne décèle pas ce qu'il y a de si terrifiant pour moi, le fait que ce soit des enfants très catholiques justifiant leur crime par la religion, rappelant la très belle mini-série de Mike Flanagan "Sermons de minuit" où là encore ce sont les croyances & les anges qui tuent. Quand on est un minimum catholique, peut-être que cela touche ou heurte davantage.