La moire de mon père
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le 4 janv. 2023
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La bande-annonce promettait une film épique et historique, avec ce qu’il fallait d’émotion et de drame familial. J’y suis allé après avoir entendu/lu les “Vous avez vu ce qu’il a dit Omar Sy” et les “Ooooh c’est vraiment pas fou, on dirait un téléfilm”. J’étais donc pleinement curieuse de prendre connaissance de l'œuvre.
J’ai donc découvert l’histoire d’un père et de son fils dans le cadre d’un contexte historique violent. Le père (Omar Sy) semble en lutte continuelle afin de trouver comment se sortir de tout ça avec son fils. L’envie de fuir, de se mettre à l’abri, survivre, retourner auprès des leurs, à la terre à laquelle ils ont été arrachés. De son côté, le fils (Alassane Diong) est un personnage dont la jeunesse se met au profit de la guerre : plus facilement adaptable et influençable que son père, cette guerre lui permet de trouver une place qui lui permet de s’affranchir de l’autorité de son père et auquel il prend goût. Retranché dans ses certitudes et sa position d’homme de famille, le père se confronte au fils, qui prend sa place d’homme.
De mettre autant de soin à la relation père-fils (le développement de personnage est finement joué et raconté) prend toute son utilité dans le propos final du film : nous faire prendre conscience de l'existence de ces hommes que l’on a importé sur nos territoires pour se battre pour nous. Des hommes qui avaient des familles, et dont le sort eut des conséquences tout aussi tragiques sur ces familles, au même titre que celles des soldats blancs.
Cet accent sur les familles des soldats est d’autant plus mis en parallèle avec les soldats blancs de part l’amitié qui se crée entre le fils et son supérieur hiérarchique, un homme blanc, lui-même impliqué dans cette guerre de par son propre père.
La réalisation en elle-même n’est pas folle (sans ambition, mais juste dans le nécessaire ou le subtil) car elle s’efface pour laisser place au récit et ses personnages. Aussi le champ de bataille sait paraître très froid de nuit, mais presque lumineux de jour. Dans une scène, il est aussi très bien rendu le fait d’avoir tout ces hommes de diverses peuplades, censés se battre ensemble, mais qui ne se comprenaient pas forcément linguistiquement et qui ne partageait que l’instinct de survie. On s’attache à ses personnes et avec un peu d’empathie, il n’est pas étonnant de ressortir la larme à l'œil. Il s’agit avant tout d’humanité dans ce film.
Créée
le 12 janv. 2023
Modifiée
le 12 janv. 2023
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