On ne pourra pas dire que je n’essaie pas de m’intéresser au cinéma russe contemporain. Den’D, Interceptor, 22 Minutes, La Légende de Viy,… malheureusement sans grande réussite étant donné que les trois premiers étaient des bonnes grosses bouses et que seul le dernier franchissait le cap du bon film. Il faut dire aussi qu’il est compliqué de trouver un site de chroniques de films russes n’étant pas en alphabet cyrillique (je suis preneur si vous avez des adresses !) et que donc mon choix se fait en fonction des bandes annonces que je trouve, des affiches également, ou des quelques très rares sorties françaises qui pointent le bout de leur nez (merci Seven Sept / Metropolitan). Et me voici donc en face de ce Titanium d’un certain Dmitriy Gratchev, trois autres films inconnus aux titres improbables au compteur, une bobine de science-fiction arborant fièrement à son casting Vinnie Jones (Snatch, Arnaques Crimes et Botanique) et dont le trailer annonçait de l’action, des effets spéciaux sympathiques, le genre de petite bobine fun et pas prise de tête. Oui, mais il faut se méfier des bandes annonces, je suis pourtant le premier à le dire…
En fait, Titanium ressemble à s’y méprendre à une vaste blague tant on frôle l’idiotie à chacune des scènes. Rien que le scénario… Les autorités, pour ne pas se donner mauvais genre face au peuple en exécutant les prisonniers, préfèrent les amener sur une planète hostile et les laisser là. Pourquoi une fois sur place ne pas les exécuter et le tour est joué ? Le résultat sera le même, ça sera bien plus rapide, et le peuple n’en saura pas plus. Bref, passons, il faut bien tenir 1h30 après tout et la nouvelle dont s’inspire le film avait posé ces bases-là… Mais tout y est stupide, à commencer par les réactions des personnages. J’ai dans l’idée que, lorsqu’on laisse une « chance » à un groupe de prisonniers, même dans un environnement où les chances de survie sont microscopiques, ils essaient de faire les choses correctement, de s’organiser, de s’entraider, de s’en sortir quoi, mais en fait non, ce sont juste de bons gros glandus. À peine relâchés, ils commencent à se friter pendant 10 minutes pour savoir qui sera le chef à coup d’échanges verbaux se résumant au final à « C’est moi qui aie la plus grosse, c’est moi qui commande », « Non, c’est moi qui aie la plus grosse paire de burnes gros con ! ». Affligeant… Et c’est comme ça tout le long du film. Ils sont confrontés à une situation délicate, et vous pouvez être sûr qu’il y a toujours au moins un des personnages qui prend la décision la plus stupide qui soit… Et comme les américains, ils ne peuvent pas s’empêcher d’y coller une histoire d’amour risible qu’on sent venir à des kilomètres et à laquelle on ne croit à aucun moment en plus d’être ridicule. Dans le genre scène finale bien cul cul guimauve, ils ont placé la barre très haut…
Et ce héros… Il arrive d’abord cagoulé et vu comment ils le traitent, on se dit qu’il va être du genre badass, le genre de héros qui en jette pour un film d’action matinée de SF. Vu qu’on pense fortement à Riddick, on se dit qu’ils ont bien du nous mettre un gros baraqué chauve qui s’impose bien. Et puis ils enlèvent la cagoule et OMFG !!! Mais qu’est-ce que c’est que ce héros de merde !?! Mais comment voulez-vous qu’on s’attache à lui !?! Quand on atteint le degré zéro du charisme… Quand l’homme et le mollusque ne font plus qu’un… Merci la Russie pour ce bellâtre, vraiment. Puis à ce moment-là, je repense aux films russes que j’avais déjà vus et je me rends compte à quel point c’était déjà le cas. Seul La Légende de Viy échappe à ça (le héros était un acteur anglais), mais que ce soit Den’D, The Interceptor, ou encore le plus récent 22 Minutes, chacun possède un héros au physique absolument lambda, qui n’en impose à aucune seconde. Peut-être est-ce le standard là-bas ? Aucune idée, mais avouons que si c’est le cas, pour l’exportation hors de leur territoire, ça risque de poser un sérieux souci. Ajoutez à côté de cela des seconds rôles insignifiants, un Vinnie Jones cabotinant à mort pour pas grand-chose (comment a-t-il atterri ici ?), et un message extrêmement douteux sur les femmes. C’est simple, dans Titanium, elles sont tout bonnement insignifiantes, rabaissées à longueur de film, par les personnages féminins eux-mêmes parfois, et les hommes s’en servent d’éclaireurs telle de la vulgaire chair à canon. Pathétique…
Quelques points positifs tout de même, peu nombreux mais évitant au film de sombrer dans les tréfonds obscurs du navet intergalactique. Visuellement, l’ambiance de cette planète hostile et désertique est plutôt bien retranscrite. L’univers est assez crédible et les effets spéciaux dans l’ensemble réussis, suffisamment en tout cas pour ne pas donner en plus un coté trop cheap. Et à vrai dire, c’est tout. Ah non, ça dure 1h23 générique compris, et pour le coup, la torture n’est pas trop longue… Un autre bon point donc !
Encore un échec dans mon exploration du cinéma russe contemporain, encore un bon gros navet m’ayant fait perdre mon temps. Titanium, c’est de la science-fiction bien bien moisie. Direct à la poubelle !
Critique avec images et trailer : ICI