Woody Allen nous emmène en Italie dans le cadre de son odyssée Européenne, et c'est dans la belle ville de Rome qu'il plante son décor. Alors, ce dernier opus est-il réussit ou non ?
To Rome with Love n'est qu'une semi réussite, on retrouve la mise en scène soignée mais discrète de Woody Allen, son humour gentillet qui ne plaît pas forcément à tout le monde, et bien entendu une histoire ou plutôt des histoires qui s'entrecroisent sans cesse.
Nous sommes clairement dans un film purement Allenien c'est certain, cependant là où Minuit à Paris nous émerveillait, c'était bien sûr dans sa déclaration d'amour à la capitale française, malheureusement ce n'est pas réellement ce qu'il se passe dans To Rome with Love, il n'y a pas ici une abondance de plans oniriques mettant en valeur la capitale italienne, sauf quelques-un mais ils sont si rares. Car oui par moment il est évident de reconnaître qu'Allen est un homme amoureux de l'art, cet art qui émane de l'architecture Romaine et des ruines antiques. Allen aime filmer ces vestiges, et ça se voit, mais ce n'est que trop rarement, et cela enlève grandement au capital charme qu'aurait pu avoir le film.
Cependant il ne faut pas non plus être trop dur, car le film est tout de même une très bonne comédie, l'humour de Woody Allen est présent, et pointe sans malice les travers de notre société, notamment la télé-réalité. Ainsi nous pourrons retrouver un Roberto Benigni en état de grâce, cet homme simple qui du jour au lendemain et sans aucune raison va devenir une célébrité, sur ce point Allen s'amuse à dénoncer les travers des médias et de l'argent, le pouvoir également, en montrant que la plèbe aime les idoles même si ces dernières ne font rien d'extraordinaire. Mais finalement c'est sur ce point là que le film se montre intéressant, c'est sur cet humour malicieux et dénonciateur, ce qui évince presque les autres intrigues et c'est dommage. D'autant plus que le reste du casting ne s'en sort pas vraiment très bien, Ellen Page et Jesse Eisenberg ne trouvent jamais leur place, tout comme Alec Baldwin, seul Woody Allen et Roberto Benigni sont drôles à souhaits et montre une véritable qualité d'interprétation.
To Rome with Love ne jouit pas non plus d'une narration habile, le film recèle d'incohérence, notamment au niveau de la temporalité. Si bien que le constat final s'avère plus que moyen pour un long-métrage qui avait pourtant un beau potentiel, étant donné le cadre dans lequel il prend place.
Alors pour ce qui est de To Rome With Love ce sera, POUR : Car l'humour frais et décalé de Woody Allen fait du bien, mais également le côté dénonciateur sur la société. CONTRE : Car Rome n'est pas assez mise en valeur, et que certains acteur semblent un peu perdus, ainsi qu'une narration chaotique et truffée d'incohérences.