To the North
Le décor n’est autre qu’une immensité d’océan sur laquelle un cargo porte-containers trace sa route pour une destination ambigüe et le tréfonds du navire là où trois migrants sont embusqués : être vus équivaudrait pour eux à une mort certaine. Mais leurs destins vont se nouer autour de « Bosco » le philippin, des impeccables officiers taïwanais, et du clandestin Dumitru le roumain dissimulé dans les entrailles du navire.
Ce huis-clos labyrinthique aux allures de thriller philosophique superbement filmé par Mihai Mincan, dévoile et construit à grands coups de ruptures visuelles - très gros plans - arrière-plan flouté jusqu’à l’abstraction - fondu au noir - tous les points de vue du possible, mais en vain : il n’y a pas de porte de sortie.
Le sound design est magistral. Son crescendo assourdissant, bien loin d’être un accompagnement musical, est avant tout le guide, la matrice, l’architecture du projet, l’espace où se mouvoir, bref un « film monde » où les caractères se révèlent au fur et à mesure jusqu’à la chute finale, dont je ne dirai rien…
- Quand Dumitru demande à Bosco « s’il est digne de confiance »
- Bosco lui répond :« Je suis un homme bien ».
Idem pour moi.
Hélène M.