Les rabat-joie y verront du colonialisme voire du racisme et auront tout faux. Ce film n'est rien d'autre qu'un vaudeville farfelu au rythme endiablé, inspiré de l'opérette éponyme crée en 1934 par Moyses Simon et comportant plusieurs morceaux de bravoure musicaux comme "Toi, c'est moi" ou "Sous les palétuviers". Pauline Carton trouve là un de ses meilleurs rôles et montre qu'elle pouvait jouer autre chose que la bonne de service. Les deux jeunes filles Claude May et Junie Astor sont tout à fait à la hauteur de Simone Simon et Lyne Clevers qui avaient créé les rôles à la scène. Le film fait preuve d'une décontraction sexuelle assez étonnante, Claude May se baigne nue, Carton se marie mais déclare qu'elle n'aurait rien contre un mariage à trois, il y a deux flirts interraciaux, et quand Tabet répond à Astor qu'il lui faut attendre les formalités d'usage avant de consommer celle-ci se met à chanter "Pourquoi faut-il lorsque l'on s'aime, remettre au lendemain…" La réalisation n'a rien de géniale mais Guissart connait néanmoins son boulot. Tout juste faut-il déplorer la post synchronisation défaillante de la première chanson. Finalement ce film qui affiche clairement le second degré avec un crocodile en caoutchouc est un concentré de bonne humeur.