Là, je pense que tout est dans le titre. Et pourtant, du gore, du sale, du trash, du nippon "what the fuck" je peux t'en mater sans problème, mais ce film, en matière de nullité, il se pose là.

Pour commencer par le scénario (parce que oui, entre les scènes où des acteurs pathétiques perdent 3 litres de sang/seconde, y a une histoire), on le croirait sorti tout droit du cerveau de Cartman. Dans un monde futuriste, la police a été privatisée. En plus de tuer les criminels normaux, nos amis des forces de l'ordre s'attaquent à des mutants meurtriers et pervers. Notre héroïne, dont le papa a été tué devant ses yeux lorsque la police était encore une belle institution publique, est donc chasseuse de mutants, mutants dangereux car quand ils sont blessés, une arme mortelle pousse à l'endroit de la blessure... Pendant ce temps là, un savant fou s'amuse à créer une armée de mutants.

Voila... déjà, ça donne une idée du niveau.

Alors, comme on peut s'y attendre dans un film de série B aussi pitoyable que celui là, les effets spéciaux sont spéciaux, les costumes sont immondes car gore et mal fait, et le sang a la consistance et la couleur du diabolo grenadine.

Pour éluder rapidement les points positifs : certains mutants sont très dérangeants. Je pense notamment à la jeune femme qui se voit affublé de seins avec des dents et qui, une fois coupée en deux, se retrouve avec les pupilles ultra-dilatées et une énorme gueule de crocodile à la place des jambes.
Les publicités qui entrecoupent le film, et qui promeuvent le suicide ou encouragent les gens à avoir confiance en la police qui tue les criminels sont plutôt sympathiques et traitent ironiquement des pulsions de mort et de violence chez les gens, au japon en particulier. Ainsi, si vous êtes une jeune femme on vous propose de vous acheter un cutter tout mignon pour vous scarifier de manière trop "kawaiiiiii" ! On peut le dire, ça c'est plutôt drôle.

C'est bien, mais on s'en doute, ça fait pas un bon film. Surtout que celui là accumule une pile de défauts plus haute que la tour de Tokyo :
-Les costumes des mutants sont tous plus pitoyable les uns que les autres. Entre la femme escargot, le policier mutant qui tire avec un pénis géant, le super scientifique fou qui s'arrache la moitié de la tête pour se retrouver avec deux flingues à la place des yeux - scène que j'ai vécu comme un hommage à Marc Lavoine - rien ne nous est épargné. Côté flic, c'est pas mieux, voila nos amis policiers revêtus d'une armure de samouraï et se trimballant dans des voitures affublées d'un... d'un toit de temple... je pense.
-Le personnage de Ruka, supposément un peu plus travaillé, ne provoque aucune empathie chez le spectateur. Ses constants changement de vêtements, tous plus inadaptés au combat les uns que les autres, empêchent parfois le spectateur inattentif de la reconnaître. Je ne parle pas des autres personnages, absolument navrant de bêtise et complètement anecdotique.
-Les plans de caméras gerbants au possible.
-Le côté chaotique traité avec toute la subtilité dont est capable un enfant de 10 ans : Les méchants flics attaquent les pauvres citoyens, tuant tout et tout le monde en riant, mangeant, buvant des coups de saké et prenant des rires de méchant. Les vilains écartèlent même la meilleur amie de Ruka (l’héroïne) en l'attachant à quatre bagnoles... ouaip...
-Un scénario tellement prévisible que l'on se demande comment quelqu'un à pu écrire ça, le passer à ses assistants, aux producteurs, aux type chargé des scripts, aux acteurs sans qu'un type ne lui dise que son film allait être une bouse infâme.
-Un message de fond somme toute intelligent et presque pertinent mais prétexte à une déferlante de mauvais goût.


Pire qu'un mauvais nanar, ce film accumule une montagne de défauts que rien ne rattrape. Le côté "too much" bien Japonais m'a ici dégouté à un point que j'aurais pas cru possible. Le scénario est pitoyable et incompréhensible, les effets de sang à mourir de rire (c'est particulièrement visible lorsque la flic coupe les mains d'un type qui a eu le malheur de la peloter dans le métro.), une esthétique qui ne m'a pas conquise. Le message de fond est pas mauvais, mais amené de manière peu subtile et prétexte à des scènes complètement "what the fuckesque" aussi inutiles que mauvaises.

Un film mauvais et gerbant, les deux étoiles sont là parce que c'est tellement mauvais qu'on finit par en rire de dépit. Le film prenait surement le parti de nous faire réagir aux dérives sociétales en les tournants en dérision, mais même c'est raté. On rit du film, pas avec...
Petitbarbu
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le 31 janv. 2015

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