En regardant la bande-annonce, je m'attendais à un Haneke junior (ou à un baby " Funny Games " - pardonnez-moi, c'est le seul film que j'ai vu de ce réalisateur). Malheureusement, ce ne fut pas le cas.
Un rien trop faiblard, il manquait du suspense, du thriller, pourquoi pas du gore. Le retour à la réalité blase un peu le spectateur. Pas tant le fait que la scène puisse atteindre son paroxysme, pour finalement engendrer une chute brutale, et laisser un énorme sentiment de frustration, non. La platitude de certains passages donnait un arrière-goût de " moyen ", qui " eût pu être mieux ". D'autant plus que, à la billetterie du cinéma, était affichée sur une petite feuille A4 : " Attention, ce film pourrait heurter des personnes sensibles ". S'il vous plaît, mais non.
Les personnages sont assez réalistes, et savent réfléchir, quoiqu'à un certain moment, Tom me faisait penser à Theon Greyjoy dans les dernières saisons de Game of Thrones (spoilers, s'abstenir !). Mais les idées sont trop bien pensées, à croire que tout est fait exprès pour que l'histoire continue, jusqu'à vouloir obtenir une fin heureuse (j'ai pas dit que ça se terminait bien, ho ! Aaaah, j'ai rien dit !!).
Le problème de fond (noeud gordien de l'intrigue) ne manque pas en substance, néanmoins, la recherche de la complexité n'est pas suffisamment poussée. Certes, un beau film ne se veut pas forcément complexe; pour autant, il est clair que le quatrième film de ce réalisateur a tenté de voir au-delà de la simple histoire d'un mec à la campagne.
Enfin, les plans rapprochés sont sans intérêt, parfois agaçants (je me suis dit que ça n'avait pas lieu d'être, tant qu'on ne soulignait pas les émotions - après, à chacun son avis). Certains disent qu'ils ont été dans l'unique but de se focaliser sur Dolan. Pourquoi pas ? Son côté beau gosse me plaisait franchement, malgré sa teinture blonde pour cheveux un peu dépassée (bon j'suis une meuf aussi... Je crois que je fais trop de parenthèses !).
On saluera également la figure de la mère, au physique de Christine Lagarde (pour ceux qui l'ignorent, c'est la patronne du FMI - oui Fonds Monétaire International), maniant perfectement les émotions, de la tranquilité, au déchirement. Il ne manquait plus que la Nana de Tom-Tom, elle est arrivée sous des airs de Lara Fabian, et justement, ces passages avec elle m'ont donné le plus de déception. Je ne vous cacherai pas non plus, que le type qui joue Francis (" Franck ") ressemble à un des gars de Suricate, puis, que Julien Lepers s'est reconverti en barman, avec un peu plus de ventre.