L'art de la fable
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Sorti en 2016, ce film franco-libanais parle de la relation entre Samir, un ancien milicien censé être mort depuis plusieurs années, et de son frère Omar. Film absurde et dérangeant, tout commence quand Samir réapparaît tel Jésus, après sa mort supposée.
Le film commence de manière solennelle, mais de premiers gags viennent bien vite faire comprendre au spectateur que le sérieux ne sera pas le mot d’ordre de ce film. L’intrigue étant censé se situer après la guerre, on pourrait voir ce film et ses personnages loufoques comme une preuve de la folie de l’être humain, de la façon dont la guerre peut dérégler les esprits. Une idée d’ailleurs appuyé par la scène où, pour régler une querelle de voisinage, Omar se résout à sortir le bazooka. Tous ces changements sont observés par Samir, qui joue le rôle d’un revenant, un observateur, qui apporte un nouveau point de vue dans cette société qui semble tout considérer comme normal.
Malgré tout, ce film semble ne pas assez développer son sujet. La fable en elle-même est plaisante, mais semble ne jamais trancher sur l’interprétation à en faire. Le retour du frère censé être mort passe quasiment inaperçu, comme un fait normal et habituel. Le spectateur circule ainsi entre un passé guerrier terrible, et un présent pacifié vulnérable. Les personnages semblent refouler ce passé, pour finalement exploser à n’importe quel moment. Expression du Liban d’après-guerre n’ayant pas eu le temps de faire son travail de mémoire, et finissant avec une perte totale de repère.
Le choix du cadre en 4/3 semble emprisonner encore plus les personnages, encore plus étriqués. Obligé d’aller dans la profondeur, et de faire passer directement l’énergie. Omar semble parfaitement s’adapter à ce cadre, mais Samir est à l’étroit, et finira par se rendre compte qu’il n’a pas sa place ici.
Le film mélange en permanence rire et tristesse, en abordant les gags parfois de manière froide et détaché, pour les faire encore mieux ressortir.
Créée
le 4 janv. 2017
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