Le titre Français n'est pas à la hauteur des dialogues si riches en vannes, romantisme et formules: c'est pourtant un film avec Woody Allen, pas Aldo Maccione...( Cette liste de mini remarques ne sera pas à la hauteur du film non plus).
Après ma triste déception à son récent Coup de chance (surtout sa deuxième partie), c'est un plaisir de retrouver l'écriture en forme de Woody, même s'il ne réalise pas.
Comme entre autres Rifkin's Festival, c'est ici encore un bel hommage au cinéma et surtout aux cinéphiles dans une habile comédie romantique, rapide et prenante.
Il joue un passionné de cinéma largué par sa fiancée.
Son appartement est rempli de souvenirs de cinéma, de photos et affiches de films.
Triste et anxieux, il finit par s'imaginer en rêves éveillés en dialogues avec son héros de cinéma qui lui servira de mentor.
La sorte de rôle à la Will Smith dans Hitch, expert en séduction, est ici tenu par l'acteur "Jerry Lacy" à qui je trouve des airs aussi de Timothy Dalton...Jerry Lacy le tenait dans la version à succès à Broadway sur scène ("87 ans en 2024; se remet du suicide récent de son fils" selon wikipedia).
Mais son imaginaire Bogart n'est pas son meilleur conseiller.
La femme de son meilleur ami est sa meilleure experte en séduction et conseils: une hilarante Diane Keaton dont la patience et compréhension rappellent une infirmière psychiatrique ou aidante d'handicapé tant Allan est pénible.
Quand sa tête apparait juste à la porte dans une de ses premières scènes, elle m'a soudain rappelé mon moment préféré d'un générique de 'Chapeau Melon et botte de cuir' quand Diana Rigg apparait de derrière un fauteuil...
Un autre moment, elle partage très clairement le plan avec des photos et le nom en gros de "MIMI&LESANDRE" (que je découvre seraient des chorégraphes et danseuses vénérées?)
- En vanne, pas du tout soulignée lourdement, j'avais oublié celle qu'il dit une fois arrivé à la si belle maison en bord de mer...la fenêtre donnant sur l'horizon est un vrai cadre dans le cadre, un tableau de William Turner, ou un impressionniste...et tout ce qu'Allen remarque sont "les mouettes volant au dessus de la fosse septique"! L'art de voir derrière les apparences poussé à son paroxisme.
- Et je me suis aussi enregistré sur mon portable l'hilarante expression faciale de Woody Allen quand son ami s'en veut d'avoir "négligé sa femme, la poussant vers un étalon"..."I neglected her ...and now she is involved with some stud".
- D'ailleurs je remarque enfin mieux cet épatant Tony Roberts; que je viens de recroiser dans Serpico.
- Et en autres détails, le virtuel Bogart que s'imagine Allan, lui reproche de se mettre trop de cologne avant un rendez-vous et trop se pomponner: "she'll think you're a boyscout"...tu vas passer pour un gentil scout ...devient en VF: "elle te prendra pour une fillette". Un "boyscout" devient une fillette. Mais j'aime qu'Anglais, "tu vas puer la cocotte de luxe" était "you're gonna smell like a FRENCH cat house"... la poule était chatte, de luxe et Française! Une p*** quoi, pour eux.