Director’s cut
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Qui dit film de gangsters dit règlements de compte, des affrontements physiques ou armés pour un bizness ou un territoire à défendre. Tong – A Chinatown Story respecte le cahier des charges et livre ainsi son lot d’action violente, souvent ponctuelle mais d’une brutalité froide par son aspect réaliste qui s’en dégage. « Réaliste » est le mot qui résume parfaitement cette œuvre de Phillip Chan. Ce dernier dégage de son propos un tableau réaliste (donc) de la situation des immigrés asiatiques qui travaillent dur et qui sont ghettoïsés dans un quartier. A travers quelques scénettes et le destin de ces deux frères, il fait surtout le choix de décrire un tableau obscur de leur condition sociale. Si Paul, le frère plus âgé décide de son libre arbitre de s’adonner à des activités illégales, son jeune frère Mickey doit faire face à son environnement qui agit comme un rouleau compresseur. Étudiant, on découvre avec lui la surpopulation des classes et une délinquance omniprésente qui plombe toute réussite par les études. Il est surtout victime de circonstances qui l’amène sur cette voie délinquante jusqu’à le faire tomber dans la criminalité. Une ascension dans le crime organisé qu’il n’a vu venir dans sa chute délinquante. On pourrait y voir une dénonciation du communautarisme et des vies en vase clos qui condamnent toute émancipation de l’individu. C’est d’autant plus frappant lorsqu’une nuit Stacey (Daisey Yung) avoue à Mickey son souhait de partir loin de ce quartier et d’une condition qui la prédestine à l’échec social. La réussite par le crime est un leurre auquel le personnage de Simon Yam va devoir faire face, et ce, non sans quelques déconvenues qui remettront en cause l’amitié et la loyauté. Tong – A Chinatown Story semblait idéaliser la petite bande de Mickey qui était à l’image de l’Amérique, un melting-pot des origines et des couleurs. C’était sans compter sur la pression sociale en filigrane ainsi que la perversion de l’argent et du pouvoir qui annihile tout. Tong – A Chinatown Story est un point de vue personnel, celui du cinéaste, comme un Polaroid® prit à un instant T : Chinatown, ses gangs de jeunes délinquants se faisant la guerre, la drogue, des autorités impuissantes et une population alarmée…
Avant d’être un film de triades lambda qui se défend sur certains points, Tong – A Chinatown Story se montre comme un drame social qui n’évite malheureusement pas quelques stéréotypes. Globalement, il est un film réussi, porté par un jeu d’acteur convaincant et qui offre un propos (contestable ?) non dénué d’intérêt.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/05/01/tong-a-chinatown-story-1986-phillip-chan-avis-review/
Créée
le 17 mai 2013
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