Hollywood critiqué avec humour
Après s'être attaqué avec un humour absurde au monde de la mode, Ben Stiller revient avec un autre univers comme champ de bataille: le cinéma.
Milieu qu'il connait forcément bien, l'acteur, réalisateur et producteur qu'il est pour ce film passe au crible fin l'univers impitoyable du septième art d'aujourd'hui.
Et tout le monde en prend pour son grade dans l'industrie du cinéma: les acteurs, les réalisateurs, les producteurs, les gens distribuant les récompenses, personne ou presque ne va échapper à l'humour parfois très lourd de notre ami. C'est sûr on rigolera pas toujours sur les farces et on trouvera même certaines séquences trop longues (notamment quelques-unes dans la jungle) parce qu'elles sont trop bavardes. Mais toutefois, Stiller est irrévérencieux et on aime ça.
Les bandes-annonces du début montrent déjà ce que le cinéma nous offre dans la majorité des cas. Inégales certes, on reconnaitra toutefois des parodies de film d'action qui n'en finissent jamais, un sacré clin d'oeil aux oeuvres d'Eddie Murphy et le summum reste quand même Satan's Alley qui permet à Robert Downey Jr. et Tobey Maguire de s'avouer leur amour.
Ce qui a de bien aussi quand on produit son propre film, c'est qu'on y met les moyens qu'on veut. Possédant un bon pactole de départ, l'oeuvre ne lésine pas en séquences grandiloquentes remplies d'explosions, comme au Vietnam. Ben Stiller est un amoureux des films de guerre comme Platoon et Apocalypse Now et beaucoup de séquences ou situations nous ramènent à ces deux grandes oeuvres.
Véritable voyage au bout de l'enfer pour cette équipe d'acteurs qui vont devoir apprendre à travailler ensemble, en équipe et laisser de côté leur égos, le film s'attaque également avec virulence aux producteurs qui ne voient que le côté rentable des films et l'argent comme point d'orgue qu'ils peuvent amasser. Tant pis, si nos acteurs passent à la trappe, seul le dollar compte.
Ben Stiller évoque finalement un métier où les vrais amis se font rares, où son statut d'acteur comique lui empêche certainement d'être un jour nominé aux oscars (mais il faut aussi faire pas mal de promos pour espérer être nominé puisque tout se ramène à l'argent), le cinéaste offre donc un film moins absurde que Zoolander dans son humour, mais au moins plus profond que celui-ci. L'humour irrévérencieux passe aussi par d'incroyables séquences où Stiller joue un handicapé mental et par le balancement d'un gosse qui l'attaque dans une rivière.
Une oeuvre qui doit être sûrement vue et revue pour s'apprécier à sa très juste valeur et pour repérer probablement tous les détails qui nous échappe.
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