Mais que fait le gouvernement?
Encore un film sur la dépression financière! Pfff on en a soupé. Après tout, on avait bien eu le droit à l’académique Inside Job expliquant à l’aide de schémas le pourquoi de la crise afin que tout le monde puisse comprendre et Margin Call s’attachant aux traders et dirigeants d’une grosse compagnie bancaire la veille de la crise lors d’une journée extraordinaire permettant de nous familiariser avec le milieu. Ah mince, j’ai même failli oublier les hommes (Ben Affleck surtout) touchés de plein fouet par la crise avec The Company Men. La boucle est-elle bouclée ? Que reste-t-il à dire ? Dans tout ça, il manque tout de même un point de vue, celui du gouvernement et c’est Too Big to fail qui s’en occupe. En plus, c’est du HBO, hum, hum.
Avec un casting impressionnant même pour une production HBO, le film/documentaire suit Henry Paulson (William Hurt) et son équipe dans leur mission de régler le problème de la crise, un problème où peu de solutions sont proposées. Il faut souligner l’impeccable performance de l’acteur bien plus efficace que Kevin Spacey dans Margin Call trop larmoyant et bien plus préoccupé par le destin de son chien que la destinée de sa compagnie. Toutefois à ses côtés, j’ai eu bien du mal avec Topher Grace, ses gesticulations me rappelant trop la sitcom That 70′s Show cassant donc le côté réaliste de l’ensemble. Ne dit-on pas des grands acteurs qu’ils doivent faire oublier leurs personnages passés. Topher Grace a encore du boulot mais il ne s’agit que d’un détail. De l’autre côté de la barrière, soulignons la grande classe de Paul Giamatti, James Woods, Bill Pullman, Tony Shalhoub et Matthew Modine (dans un rôle ingrat).
La réalisation est efficace pour un téléfilm et fait même oublier sa nature. On voit mal la différence avec le cinématographique Margin Call. Comme quoi, HBO est une valeur sûre de l’univers de la télé et commence à prendre de sérieuses distances avec la concurrence en proposant du matériel toujours de qualité.
Quant au sujet du film, j’avoue avoir été complètement largué au début sous le flot de personnages et des noms. Je me suis dit que ce film est réservé aux experts ou aux personnes connaissant un minimum (et même avoir regardé trois films sur le sujet ne me laissait pas les outils pour aborder Too big to fail). Tout du moins, c’est que je croyais au début. Plus le film avance, plus les enjeux se simplifient. Plus on connaît les personnages, plus on cerne leurs rôles. Dès lors, la suite coule de source, le problème se fait plus clair (comme l’eau de source?). En fait, il semblerait que la cohue du début représente l’embarras des personnages n’arrivant plus trop à cibler le problème et à délimiter la zone infectée. C’est seulement lorsqu’ils se rendent compte que tout le pays est contaminé et même le monde entier que le film s’approche du long-métrage catastrophe.
On est happé par le fonctionnement du gouvernement et surtout d’Henry Paulson face à la catastrophe. Il doit faire face à des dirigeants de compagnies aux dents longues et dont l’arrogance est parfois hallucinante. Les mecs n’hésitent pas à refuser une proposition sous prétexte qu’elle n’est pas assez juteuse alors que leurs compagnies sont au bord de la faillite. Ce n’est pas avec Too big to fail que leurs images vont s’arranger et en plus, on a des noms!
Mention spéciale à l’apparition de notre frenchie Christine Lagarde pour une déclaration choc.