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L'enthousiasme suscité par la sortie de Top Gun: Maverick était sans conteste lié à la pandémie. Retrouver les salles obscures avec un spectacle d’une telle intensité, c’était tout ce qu’on pouvait espérer à l’époque. Mais deux ans plus tard, la sauce prend-elle toujours aussi bien? Car si la réussite plastique de Kosinski transpire à travers sa filmographie (de Only the Braves à Oblivion, en passant par Tron: Legacy), on ne peut pas en dire autant de ce qu’il cherche à raconter. En témoigne le vain Spiderhead.


Mais Top Gun est finalement la toile parfaite pour mettre de côté l’intellect au profit d’un show surboosté, où le classicisme confondant des beats narratifs s’efface au profit d’une action délurée, purement sensorielle. Je devrais normalement être gêné du nostalgiaporn, Maverick reprenant point par point les éléments du film de Tony Scott (que je n’aime d’ailleurs pas) sans jamais s’en cacher : musique, moustache et muscles huilés sur la plage. Mais non, ici ça ne me dérange pas, et je trouve même l’hommage à Val Kilmer assez touchant.


Non, je suis apte à aimer ce film, et ce pour une raison toute simple : la clarté de la mission et sa mise en application. La structure du scénario, qui nous fait passer par le briefing, l’entraînement, et l’exécution, est d’une efficacité redoutable car elle permet au spectateur d’intégrer un élément crucial de toute scène d’action : la topographie. Si l’on sait ce qui va se dérouler, dans quel ordre et dans quelles circonstances, que l’on nous prévient des moments qui seront cruciaux, alors quand vient le bouquet final, l’audience est prête à s’abandonner. Une gruge du script qui fait que le cerveau n’a plus besoin d’analyser ce qui se passe à l’écran, et peut librement contempler la virevolte proposée. Une limpidité qui pousse à l’exultation des sens.


Et si en plus la technologie se marrie parfaitement à la technique, pour donner des images via des points vue jusqu’alors inexplorés (les avions filmés en dur, de l’intérieur comme de l’extérieur, qui sont ensuite remplacés et dédoublés en CGI tout en conservant le réalisme des rushs), l’adrénaline ne peut que suivre.


Maverick reste une œuvre parfaitement consciente de ses limitations, mais qui accomplit son unique objectif avec fracas. Une production Tom Cruise : un personnage aussi unique dans le médium qu’il est controversé, qui ne met pas seulement ses mains dans le cambouis des cascades, mais dans toutes les étapes du processus de production. Un acharné dont l’amour pour ce qu’il fait transpire par tous les pores du film. La dernière megastar, un triple threat moderne.


Créée

le 14 oct. 2024

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Frakkazak

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