Quand je pense qu’on qualifie encore souvent Verhoeven de bourrin, quand je pense qu’on critiquait souvent les talents d’acteur de tonton Arnie, quand je pense qu’on croit encore que ce film est adapté d’une nouvelle de K.Dick, j’ai envie de pleurer de désespoir hystérique.

Si le Total Recall de 1990 n’avait déjà pas grand chose à voir avec « We can remember it for your wholesale », il avait au moins la décence de s’affranchir du matériau d’origine par une appropriation intelligente, respectant pas mal de codes de l’univers dickien tout en lui greffant de la valeurs ajoutée : grand spectacle, humour au vitriol, critique socio économique sous jacente, apport d’une mythologie martienne digressive et quelque peu survolée —certes— mais qui a au moins le mérite d’apporter une touche de mysticisme cosmique tout à fait en phase avec l’auteur suscité, en plus d’une substance dont le film qui nous intéresse ici manque cruellement.

Ici pour les adeptes de l’œuvre de K. Dick c’est plutôt Total Rectal…

Au fait, j’ai une question : Qui, mais qui putain, bordel qui, oui qui, QUI C’EST LE PÉRAVE QUI S’IMAGINE AVOIR BON GOUT ET UN SENS DE L’ESTHÉTIQUE IRRÉPROCHABLE EN BALAFRANT SYSTÉMATIQUEMENT L’ÉCRAN TOUTES LES 0,5 SECONDES DE LENS FLARES BLEUES ET VERTES IMMONDES ????

Qu’il aille se flare foutre, ça lui apprendra…

Pour abréger vos souffrances je résume en remarquant —sans grande surprise—que Wiseman signe donc un bon film typique de la décennie: creux comme un crâne de poule, avec premier degré de rigueur (qu’est ce que ça se prend au sérieux tout cette bouillie… !), esthétique de jeu vidéo post Call of Duty, purée numérique sur fond vert, zéro cohérence ou développement en matière d’urbanisme ou de technologie (Dick c’est pas de la hard SF mais quand même… ). On mélange des « CLINS D’ŒIL » au premier film SUPER FINS, on cite des films comme Blade Runner pour le côté japanisant il pleut avec des néons dans ma mégapole supeuplée t’as vu, et vas y que je te fouts la moitié du casting de Underworld, et vas y que je cachetonne —hein Cranston, et vas y qu’on s’en tamponne les balloches tellement c’est vide, dénué de matière, vaniteux, et laid.

Oui, laid. Hideux, immonde, à vomir, artificiel, de la vacuité haute définition.

Total Rectal : mémoire profanée, quoi.

Sacré Farell, toujours là où…on l’attend, en fait.

Où sont le fun, le rythme, les figures —non, les gueules— du film de Verhoeven ? Où sont les idées, l’audace, la matière ? Pourquoi ai je l’impression que cette version de 2012 est exempt d’illustration sonore autre que cet insupportable vrombissement d’infra basses auquel on a systématiquement droit depuis les Transformers de Bay ? N’y avait il pas un putain de thème martial jouissif dans la version de 1990 ?

Je suis colère en fait.

Alors je m’arrête, je prends un mars en espérant que ça reparte.



P.S : Rendez nous Sharon —cette tigresse, Beckinsale est une insupportable connasse aux ménorrhées apparemment poussives.
real_folk_blues

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