Total Recall : Mémoires programmées par Pierrick Boully
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Synopsis : À la fin du 21ème siècle, la Terre a fait l'objet de plusieurs conflits chimiques qui ont rendu une bonne partie de notre monde inhabitable. Seuls deux grands territoires sont restés sains : l'Union fédérale britannique, puissance économique, et la Colonie, en état de pauvreté. Tous les jours, les travailleurs de la Colonie empruntent la Chute, moyen de transport traversant la terre par son noyau terrestre. Modeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s'évader de sa vie banale. Intéressé par les offres de la société Rekall, qui propose à ses clients l'implant de souvenirs virtuels, il se lance dans l'aventure et décide de se faire implanter les souvenirs d'un agent secret en mission. Mais la procédure d'implantation tourne mal et Quaid se retrouve embarqué dans un complot où des millions de vies dépendent de ses actes...
Alors oui, ce film n'est pas un film intellectuel, il l'est peut-être moins que le Total Recall de 1990, c'est un film composé à 90% d'actions et d'effets spéciaux. Et il faut le voir comme tel. Mais les fans du film original, réalisé par Paul Verhoven, peuvent se rassurer : tout comme The Amazing Spider-Man et la trilogie Spider-Man de Raimi, nous passons d'un film à l'autre sans vraiment nous morfondre dans la nostalgie. Ce sont les mêmes histoires dans deux univers bien différents. Plusieurs choix ont étaient faient pour s'écarter du film original (culte) de 1990, certains bons, d'autres mauvais. Le premier, c'est le fait de rester sur Terre, choix qui vient du livre dont les Total Recall ont étaient adaptés (Souvenirs à vendre, écrit par Philip K. Dick et publiée en 1966), choix donc plus fidèle à la nouvelle (dans le Total Recall 1990 la colonie ne se situe pas sur Terre mais sur Mars) mais qui, au fond, ne change pas grand chose à l'histoire. Le seul vrai point bénéfique à rester sur Terre, c'est de nous offrir une vision futuriste assez incroyable : un pays propre, avec sa police tyrannique, qui gouverne le monde, cohabitant avec un pays en ruine vivant dans la crasse quotidienne. Je mettrai un point d'honneur aux architectures, mélangeant différant styles, s'imbriquant comme si on avait reconstruit un immeuble sur un autre pendant des décennies. Les effets spéciaux, comme dans tous les block-busters, se veulent parfaits. Quand à la réalisation, elle est plutôt propre même si, à part la direction artistique, elle ne sortira pas du lot. Le seul détail récurent, et presque énervant au bout de 20 minutes, ce sont les éclats de lumières omniprésents, et ne servant pas à grand chose... Bien sûr, quelques problèmes se pauses, pourquoi le héros se plaint de vivre dans un appartement, crasseux certes, mais avec un énorme salon, une chambre, salle de bain, et même terrasse ? Si c'est ça de vivre dans la misère... Mais je maintiens que la vision futuriste de ce Total Recall est une des meilleures vues, elle pourrait paraitre vraie en mélangeant technologie du quotidiens améliorée (téléphone dans la main, frigidaire tactile...) et surtout vision post apocalyptique, avec une végétation inexistante, vision qui se fait de plus en plus récurrente. Ce remake de Total Recall a surtout fait parler de lui pour son acteur : Colin Farrell, remplaçant LE Arnold Schwarzenegger, physiquement à l'opposé total. Mais ici encore le choix se trouve judicieux car, plutôt que de nous mettre un acteur bodybuildé sensé nous rappeler la légende Schwarzenegger sans aucuns talents, nous avons le droit à un bon acteur, qui ne nous rappel en aucun cas le Total Recall de 1990. S'il y a un problème venant des acteurs, il viendrait plus des filles, d'une Kate Beckinsale qui, ne sachant pas jouer la méchante, devient un cliché ambulant en nous barbant de répliques sensés comiques sur son mariage avec le héros du film. Jessica Biel elle aussi n'est pas au meilleur de sa forme, avec un jeu trop gentil qui rappel une enfant de 5 ans amoureuse de son professeur. Le seul vrai point négatif du film par rapport à son prédécesseur, c'est le questionnement entre le réel et l'imaginaire : Suis-je vraiment un espion infiltré, où est-ce le scénario que je me suis injecté chez Total Rekall ? Eh bien dans ce nouveau film, ou la question nous a était posée sans arret dans les bande-annonce, ce questionnement se perd un peu, et au final ne devient plus une des priorité du film. Trop de question tue la question.
Je finirai simplement et sans vrai rapport avec ce que je viens de dire au-dessus par une petite remarque sur le titre du film. Pourquoi l'appeler Total Recall, alors que la société dans le film, porte le nom de Total Rekall avec un k ?! Mais attention, ca les français, rois des traductions pourries, ont osés faire pire en ajoutant le sous-titre inutile : Total Recall : Mémoires Programmées ! Le pire dans ce sous-titre, c'est qu'il n'apparait pas une seule fois pendant le film. Je n'ai qu'une chose à dire, vive les versions originales.
Pierrick Boully.