Lorsque "Tournage dans un Jardin Anglais" débute, avec un dialogue hilarant entre deux acteurs anglais joliment incarnés par le toujours remarquable Steve Coogan et son - moins célèbre - acolyte Rob Bryman, l'amoureux de l'humour anglais se prépare à passer 1 h 30 de bonheur. Il faudra pourtant attendre une scène similaire durant le générique de fin pour retrouver le même plaisir : entre les deux, le tâcheron Winterbottom n'a prouvé que son incapacité notoire à faire du cinéma. Proche de "la Nuit Américaine" mais sans la grâce truffaldienne, le film tente d'appliquer à un "classique post-moderne" de la littérature anglaise le traitement qui avait si bien réussi à "la Maîtresse du Lieutenant Français" : une mise en abîme qui éclaire la réflexion originelle pas son contrepoint moderne. Comme Winterbottom n'est pas non plus Karel Reisz, cela ne fonctionne jamais, et le spectateur est bien forcé de tromper son ennui en se concentrant sur l'excellente interprétation générale. C'est peu.
[Critique écrite en 2005]