Thérapie pour un homme seul
Tout plaquer : boulot parisien à la télé, famille, amis, ennemis et emmerd' pour tout recommencer là-bas, aux States, et revenir auréolé de gloire avec ses "filles", girondes strip-teaseuses aux formes débordantes à la Fellini, qui rêvent de connaître la France et...Paris.
Une façon pour l'ex-producteur à succès Joachim Zand d'oublier une vie trop classique qui ne lui convient plus, de s'étourdir dans les paillettes, les rondeurs et les plumes de ses girls, de se noyer dans leur fantaisie, leur humour, leur chaleur, leur glamour, de se trouver une autre famille dans un monde extravagant, pas toujours rose, certes, mais bien loin de la routine qu'il a connue, qu'il exècre et ne supporte plus.
Amalric nous entraîne à sa suite dans le tourbillon de cette Tournée, de ses colères, de ses doutes, de ses délires, de ces shows burlesques et bon enfant qui se moquent de l'érotisme avec une bonne humeur contagieuse qui séduit les hommes et rassure les femmes, mais le nombrilisme exacerbé de l'homme finit par nous lasser.
Un film qui a toutefois le mérite de nous ramener aux belles heures du music-hall, on pense à Colette, et d'ailleurs Amalric ne cache pas s'être inspiré de l'ouvrage de l'écrivain " L'envers du music-hall" pour écrire les dialogues de son film.
A cette époque nous dit-il Colette aimait les femmes et se produisait sur scène, une façon d'affirmer sa liberté et de dire à tous "je vous emmerde!"
Et de la même manière il va s'agir pour lui aussi d'une sorte de thérapie jubilatoire, un univers de fantasmes et de légèreté, antidote d'une réalité et d'un quotidien auxquels chacun à sa manière rêve d'échapper.
Pas toujours intéressant, le film se révèle agaçant et maladroit parfois, bruyant, étourdissant, mais plutôt revigorant.