Ovni du 7e Art "s’il en n’est", “Tous Les Dieux Du Ciel” vient bousculer un paysage cinématographique français bien trop sage ou démago pour susciter la surprise.
En transformant son court-métrage “Un Ciel Presque Parfait” (2016), en long-métrage, le réalisateur, photographe et artiste-peintre Quarxx propose aux spectateurs un récit à l’orée du fantastique et de la science-fiction sous fond de drame fraternel. Dans une région rurale, Simon (Jean-Luc Couchard) vit seul avec sa soeur Estelle (Melanie Gaydos), polyhandicapée en état végétatif depuis un jeu qui a mal tourné lorsqu’elle était enfant. Ce drame sera le déclencheur d’une véritable obsession pour Simon, qui depuis plus de 25 ans scrute inlassablement le ciel croyant que des “étrangers” viendront les chercher sa sœur et lui, soustrayant ainsi Estelle à la pesanteur terrestre qui la cloue inexorablement dans son lit. À partir de voix provenant d’un vieux poste de radio et des interférences dans le téléviseur, Simon perd pied peu à peu, comme le spectateur d’ailleurs qui s’interroge, est-ce une paranoïa traumatique, ou est-ce une abduction extraterrestre imminente ? Tout le sel du film est justement dans cette frontière ténue entre la réalité aussi sordide, soit-elle (et pour le sordide, on est servi !), et l’imaginaire. L’étrange physique d’Estelle, couplé à Simon, mentalement instable et rongé par le remords fait régner sur “Tous Les Dieux Du Ciel” une atmosphère familiale hautement anxiogène. De par son décorum, “Tous Les Dieux Du Ciel” est un must d’ambiance angoissante, rien dans le film n’est beau ou apaisant - sauf la pureté et l’innocence de la petite Zoé (Zélie Rixhon.) - Le film de Quarxx est parsemé de multiples références, allant de la paranoïa d'un Brad Anderson à la folie visuelle de Quentin Dupieux en passant par l’ambiance S.F. du “Signes” de M.Night.Shyamalan, sans oublier la perversion familiale d'Ari Aster, jusqu’aux difformités physiques de l’épilogue glaçant de “La sentinelle des maudits” de Michael Winner ! Bref, avec “Tous Les Dieux Du Ciel”, s’offre à nous une autre proposition de cinéma, plus adulte et moins formatée, construite sur de solides bases cinématographiques. Que la curiosité soit avec vous !!!

RAF43
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le 12 févr. 2020

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