Présentation
Angèle (Judith Davis) est née dans une famille dont les parents étaient des militants politiques. Mais sa mère (Mélanie Bestel) a abandonné du jour au lendemain son combat politique, pour vivre en Ardèche. Sa sœur, elle, s’est mariée avec Stéphane et vit une vie bourgeoise. Seul son père, un ancien maoïste, chez qui elle retourne vivre après avoir perdu son emploi dans « une société de gauche », est resté fidèle à ses idéaux. Toujours en colère contre la société, les banques, les petits-bourgeois, Angèle s’applique autant à essayer de changer le monde qu’à fuir les rencontres amoureuses.
Que lui reste-t-il de la révolution, de ses transmissions, de ses rendez-vous ratés et de ses espoirs à construire ? Tantôt Don Quichotte, tantôt Bridget Jones, Angèle peine à trouver un équilibre en constituant un groupe de paroles formé d’éclopés de la société, comme elle…
Mon opinion
J’ai vu ce film dans le cadre du Festival Telerama qui en vantait les mérites : « Une comédie rageuse et drôle ». Rageuse, certes, drôle, voire... On aurait pu apprécier Angèle et sa révolte mais sa rogne perpétuelle envers tous ceux qui l’entourent (envers sa brave copine Léonor (Claire Dumas), envers sa sœur et son beau-frère, qui ne parle que chiffres et bénéfices, envers son père, envers sa mère (la traîtresse !), envers son petit-ami (Malek Zidi, que l’on aimerait voir plus souvent)…
Le problème est qu’elle ne met dans cette révolte aucune trace d’autodérision ou d’empathie, ce qui finit par nous la rendre vraiment antipathique. Qu’elle soit révoltée, on peut le comprendre. Nous le sommes aussi : la crise des Gilets Jaunes n’est rien d’autre que l’expression d’un grand ras-le-bol contre cette société du chacun pour soi dont le seul but semble d’amasser toujours plus d’argent. Mais quand on veut réaliser une comédie, le moins que l’on puisse faire, c’est qu’elle soit drôle. Or, il ne suffit pas d’hurler contre tous et contre tout pour l’être, drôle : pour cela, il faudrait des dialogues incisifs et décapants, ce qui est loin d’être le cas dans ce film. Certes, il y a quelques moments réussis : le discours de la patronne « de gauche » où l’on croirait entendre une députée de la République en marche pérorer sur un plateau télé, l'engueulade du beau-frère... mais c’est à peu près tout.
En conclusion, un film décevant dont j’attendais beaucoup mieux mais qui ne mérite vraiment pas tout l’honneur que lui font les critiques. J'avais de beaucoup préféré le film de Jean-Jacques Zilbermann Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes (1993) avec l'inénarrable Josiane Balasko.